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Canal+ de nouveau attaqué sur tous les fronts…
Notre syndicat s'inquiète des potentielles conséquences sociales pour le groupe, après la lecture dans la presse ou sur le site de l'autorité de la concurrence de projets de démantèlement du groupe...
Les fuites dans la presse sur de possibles décisions de l’autorité de la concurrence concernant le dossier de fusion avec TPS de 2006, annulé l’an dernier, puis la publication officielle sur le site de cette même autorité des premières conclusions, ont suscité des débats qui prennent de l’ampleur, notamment à l’intérieur de l’entreprise.
Le groupe Canal+, c’est 4 500 salariés, mais également des dizaines de milliers d’emplois en France. Audiovisuel, services de la relation clients, marketing, technologie, des secteurs entiers seraient affectés par une remise en cause de l’unicité de l’entreprise.
Ce sont aussi des millions d’heures de travail pour les intermittents du spectacle qui risqueraient de disparaître. C’est toute une filière de l’information qui serait mise à mal, c’est le financement du cinéma, le développement et le rayonnement d’une certaine idée de la France, notamment par la présence de Canal+ et de sa filiale Canal+ Overseas en Afrique…
Comparaison n’est pas raison
Si le modèle de notre régulateur concerne certaines entreprises françaises, quel rapport entre EDF qui a été obligé de créer une filiale RTE pour séparer transport et distribution de l’électricité, ou la SNCF qui a dû créer RFF réseau ferré de France pour séparer le rail de la commercialisation des produits et Canal+ ?
Dans un cas comme dans l’autre, ce sont les Italiens ou les Allemands qui frappent à la porte pour utiliser le réseau ferré français ou le réseau de distribution de l’électricité, libéralisation oblige…
Mais, dans le cas de la « pay-TV » à la française, où sont les acteurs européens ?
Au Royaume-Uni. Sinon, microscopique en Allemagne ou en Espagne, très local en Italie…
Non, les véritables concurrents de Canal se trouvent aujourd’hui aux États-Unis ou au Qatar !
Nous n’imaginons pas voir débarquer les énormes locomotives américaines sur notre réseau ferré français. En, revanche, nous savons que Google et sa filiale Youtube, Netflix, Apple et les autres vont prochainement débarquer chez nous pour proposer des produits qui vont directement concurrencer Canal+.
Et pour leur résister, il faudrait nous affaiblir ?
Notre inquiétude est réelle car nous savons le modèle précaire. Il repose sur un équilibre fragile et subtil. Enlever une pièce du puzzle et c’est tout l’édifice qui pourrait tanguer au détriment des intérêts de la création, de l’emploi, du rayonnement culturel.