Organisations
Parole aux ex élus du personnel qui recherchent un nouveau travail
Le cabinet Oasys Mobilité a interrogé des élus qu'il a eu l’occasion d’accompagner dans leur évolution professionnelle. L'occasion de constater l'importance du non-dit sur la place de l'expérience du mandat. Raison de plus pour vous proposer une enquête baptisée : Compétences des représentants du personnel, avec qui on en parle ?
La compréhension des enjeux de l'entreprise, la capacité à les partager tout en gérant les situations sensibles sont au registre des compétences, acquises pendant les mandats, mobilisées par deux tiers des 44 salariés ex élus accompagnés par Oasys Mobilité dans leur projet d’évolution professionnelle, ayant accepté de partager leur retour d’expérience…
Ils ne sont en revanche que 14 % à avoir fait, explicitement et systématiquement, état de ces compétences avec les interlocuteurs rencontrés au cours de leur mobilité. Une illustration de la difficulté à sortir du non-dit. D'autant qu'une partie des élus n'a même pas conscience des compétences acquises qui émergent à la faveur de l'accompagnement. Reste ensuite à trouver l'ouverture pour en parler. "Les interlocuteurs ne comprennent pas les compétences acquises où n'ont pas envie de le savoir. C'est encore largement dénigré par les employeurs", peut-on lire dans les témoignages. Et un autre ex-élu de préciser : "Si les compétences acquises via mes activités syndicales et de représentation du personnel me sont utiles quotidiennement à titre personnel et professionnel, elles agissent souvent comment un repoussoir auprès du management intermédiaires qui me perçoit surtout comme une source potentielles de problèmes et d'obstacle dans l'exercice de leur autorité".
Sur les 6 qui ont parlé de leur expérience syndicale, deux ont retrouvé une situation dans une nouvelle structure. Pas question pour autant de se réengager immédiatement. "Je n'ai pas (encore) repris d'engagement de représentation dans ma nouvelles entreprise, les conditions ne s'y prêtant pas. J'y réfléchis toutefois régulièrement. C'est une activité qui a du sens pour moi, et que j'aimerais reprendre", témoigne l'un d'entre eux.
61% des ex- élus accompagnés déclarent avoir eu des difficultés à trouver du temps pour eux afin de réfléchir à leur projet, du fait notamment de la poursuite de leur engagement dans le mandat. Et si un tiers a retrouvé un emploi, un autre tiers a créé son activité, soit deux fois plus que sur le taux général enregistré dans les accompagnements. Un choix parfois forcé, dicté "par la peur du vide"mais aussi l'occasion de tirer profit de son expérience pour développer une activité de conseil : "Mener des négociations et gérer un projet de bout en bout a été un atout. La gestion des relations sociales est un vrai souci pour un dirigeant et l'avoir expérimenté permet d'apaiser les angoisses liées au sujet", souligne ainsi un ex élu ayant créé sa propre activité.
- Et vous ?
- Avez-vous parlé des compétences acquises au cours de votre mandat avec votre manager, votre DRH, votre syndicat, un recruteur ou personne ?
Merci de prendre un petit instant pour répondre à ce rapide questionnaire concocté en partenariat avec Oasys Mobilité dont les réponses et vos commentaires alimenteront le cycle "Quels élus pour demain ?" qui débute le 12 novembre prochain.