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Enquête carrefour santé social : 24 % des agents de l’Éducation nationale en état de tension au travail, 14 % en épuisement professionnel
En mai 2011, plus de 5 000 agents de l’Éducation nationale ont répondu à l’étude du carrefour santé social sur les risques psycho-sociaux, l’épuisement professionnel et les troubles musculo-squelettiques (TMS). L’analyse des résultats montre qu’une proportion non négligeable des professionnels est en situation de risque psycho-social avéré, en particulier les conseillers principaux d’éducation, le personnel administratif, les instituteurs et professeurs d'écoles élémentaires et de collèges. Si la prévalence des TMS ne constitue pas une spécificité des métiers de l’Éducation nationale, les douleurs à la nuque, au cou et dans le bas du dos sont cependant particulièrement fréquentes.
Par rapport à l’enquête « SUMER » [1], qui constitue la référence en France, l’étude du carrefour santé social montre que les agents de l’Éducation nationale sont soumis à une « demande psychologique » élevée mais ils bénéficient d’une « latitude décisionnelle » importante. Ce dernier critère, qui correspond à la marge de manœuvre dont le personnel dispose pour mener les activités, contribue à réduire le niveau de risque psycho-social.
Cependant, près d’un agent sur quatre est « tendu » [2]. En majorité « actifs », les agents sont bien moins « passifs » et « détendus » que la moyenne des Français établie par « SUMER ». Si la proportion d’« actifs » est identique à celle observée chez les cadres, celle des « tendues » est double.
La tension au travail touche davantage certains métiers : les conseillers principaux d’éducation (CPE) et le personnel technique et administratif sont les plus exposés. Parmi les enseignants, les instituteurs et professeurs des écoles sont les plus en risque. En revanche, aucune corrélation n’apparaît entre la probabilité de tension et le sexe ou l’âge.
Le risque d’épuisement professionnel (« burn-out ») est également supérieur pour les CPE, le personnel enseignant de l’école élémentaire et du collège, les hommes et les 55 ans et plus.
Le personnel du premier degré est le plus concerné par le risque d’épuisement émotionnel.
Une grande majorité des agents déclare avoir connu un problème d’ordre musculo-squelettique au cours des 12 derniers mois, concernant la nuque ou le cou (78 %), le bas du dos (75 %), l’épaule (60 %), le genou ou la jambe (54 %). Selon la zone du corps, entre un tiers et plus de la moitié des répondants déclare un problème au cours des 7 derniers jours.
Ces problèmes peuvent être accompagnés de douleurs significatives, un phénomène en augmentation avec l’âge. D’une manière générale, les femmes déclarent plus de problèmes que les hommes.
La présence et la localisation de ces troubles musculo-squelettiques est à mettre en relation directe avec l’ergonomie et les exigences posturales de la profession exercée.
Le carrefour santé social, créé en 2005, est un lieu d’échanges et de réflexion qui associe la MGEN, les fédérations FSU, UNSA-éducation et SGEN-CFDT, ainsi que les syndicats SNES, SNUiPP, SE-UNSA et SNPDEN. Il conduit des travaux relatifs à la santé et au travail des agents de l’Éducation nationale. En 2006 et 2009, ses deux premières enquêtes étaient consacrées à « la santé et l’intégration professionnelle des jeunes enseignants » et aux « enseignants face à leur fin de carrière professionnelle ». L’objectif des enquêtes du carrefour santé social est de déceler les situations à risques pour la santé du personnel de manière à pouvoir apporter les réponses adéquates. Le souhait du carrefour santé social est que l’employeur public Éducation nationale s’empare de signes d’alerte identifiés et mesure l’impérieuse nécessité de mettre en place une médecine de prévention à la hauteur des enjeux.
[1] N. Guignon, I. Niedhammer, N. Sandret, Les facteurs psychosociaux au travail. Une évaluation par le questionnaire de Karasek dans l’enquête SUMER 2003. INRS. Document pour le médecin du travail, n°115, 3ème trimestre 2008.
[2] L’étude se fonde sur le questionnaire dit « de Karasek » qui définit 4 états : « détendu » (forte latitude décisionnelle et faible demande psychologique), « actif » (forte latitude décisionnelle et forte demande psychologique), « passif » (faible latitude décisionnelle et faible demande psychologique) et « tendu » (faible latitude décisionnelle et forte demande psychologique). Le dernier état correspond à la « situation de tension au travail » (« jobstrain »).
- Les CPE, le personnel technique administratif et les instituteurs et professeurs des écoles sont les plus exposés aux risques psycho-sociaux.
Par rapport à l’enquête « SUMER » [1], qui constitue la référence en France, l’étude du carrefour santé social montre que les agents de l’Éducation nationale sont soumis à une « demande psychologique » élevée mais ils bénéficient d’une « latitude décisionnelle » importante. Ce dernier critère, qui correspond à la marge de manœuvre dont le personnel dispose pour mener les activités, contribue à réduire le niveau de risque psycho-social.
Cependant, près d’un agent sur quatre est « tendu » [2]. En majorité « actifs », les agents sont bien moins « passifs » et « détendus » que la moyenne des Français établie par « SUMER ». Si la proportion d’« actifs » est identique à celle observée chez les cadres, celle des « tendues » est double.
La tension au travail touche davantage certains métiers : les conseillers principaux d’éducation (CPE) et le personnel technique et administratif sont les plus exposés. Parmi les enseignants, les instituteurs et professeurs des écoles sont les plus en risque. En revanche, aucune corrélation n’apparaît entre la probabilité de tension et le sexe ou l’âge.
Le risque d’épuisement professionnel (« burn-out ») est également supérieur pour les CPE, le personnel enseignant de l’école élémentaire et du collège, les hommes et les 55 ans et plus.
Le personnel du premier degré est le plus concerné par le risque d’épuisement émotionnel.
- Des troubles musculo-squelettiques principalement chez les femmes, à la nuque, au cou et dans le bas du dos.
Une grande majorité des agents déclare avoir connu un problème d’ordre musculo-squelettique au cours des 12 derniers mois, concernant la nuque ou le cou (78 %), le bas du dos (75 %), l’épaule (60 %), le genou ou la jambe (54 %). Selon la zone du corps, entre un tiers et plus de la moitié des répondants déclare un problème au cours des 7 derniers jours.
Ces problèmes peuvent être accompagnés de douleurs significatives, un phénomène en augmentation avec l’âge. D’une manière générale, les femmes déclarent plus de problèmes que les hommes.
La présence et la localisation de ces troubles musculo-squelettiques est à mettre en relation directe avec l’ergonomie et les exigences posturales de la profession exercée.
Le carrefour santé social, créé en 2005, est un lieu d’échanges et de réflexion qui associe la MGEN, les fédérations FSU, UNSA-éducation et SGEN-CFDT, ainsi que les syndicats SNES, SNUiPP, SE-UNSA et SNPDEN. Il conduit des travaux relatifs à la santé et au travail des agents de l’Éducation nationale. En 2006 et 2009, ses deux premières enquêtes étaient consacrées à « la santé et l’intégration professionnelle des jeunes enseignants » et aux « enseignants face à leur fin de carrière professionnelle ». L’objectif des enquêtes du carrefour santé social est de déceler les situations à risques pour la santé du personnel de manière à pouvoir apporter les réponses adéquates. Le souhait du carrefour santé social est que l’employeur public Éducation nationale s’empare de signes d’alerte identifiés et mesure l’impérieuse nécessité de mettre en place une médecine de prévention à la hauteur des enjeux.
[1] N. Guignon, I. Niedhammer, N. Sandret, Les facteurs psychosociaux au travail. Une évaluation par le questionnaire de Karasek dans l’enquête SUMER 2003. INRS. Document pour le médecin du travail, n°115, 3ème trimestre 2008.
[2] L’étude se fonde sur le questionnaire dit « de Karasek » qui définit 4 états : « détendu » (forte latitude décisionnelle et faible demande psychologique), « actif » (forte latitude décisionnelle et forte demande psychologique), « passif » (faible latitude décisionnelle et faible demande psychologique) et « tendu » (faible latitude décisionnelle et forte demande psychologique). Le dernier état correspond à la « situation de tension au travail » (« jobstrain »).
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