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06 / 05 / 2009 | 522 vues
Bruno Bression / Membre
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Diageo - LVMH : les liaisons dangereuses ! Et si le Financial times disait vrai ?

Depuis plusieurs mois les directions des maisons Moët & Chandon-Ruinart-Veuve Clicquot et Krug cherchent à imposer un projet de fusion au sein d’une nouvelle entité appelé MH Champagne et Services. C’est une remise en cause fondamentale du modèle historique qui a conduit au succès mondial que l’on connaît. Les salariés des maisons y voient un risque majeur de remise en cause des métiers mais aussi de leurs acquis. Compte tenu de l’ampleur de l’opération, personne ne peut nier que l’ensemble de la filière et donc le territoire champenois en seront impactés comme certains éléments le démontrent déjà. 

Les révélations du Financial Times sur une cession éventuelle de la branche MH à Diageo ne surprennent guère ceux qui ont encore en mémoire les différents événements qui suivent...

Acte I : Diageo-LVMH : Les liaisons dangereuses !                                              

Et si Le Financial Times disait vrai ? 

La CGT de l’Unité Economique et Sociale Moët-Ruinart n’a rien oublié des conditions rocambolesques qui ont été à l’œuvre en 1987 et 1988 et qui ont débouché sur la prise de contrôle du nouveau groupe de luxe fraîchement constitué -LVMH- par notre président actuel : Bernard Arnault.
 

  • Pour la petite histoire, gardons en mémoire qu’avec une mise de départ de quelques dizaines de millions de francs seulement (moins de 10 millions d’euros d’aujourd’hui), il se retrouve aujourd’hui à la tête d’un empire d’une valeur estimée à plusieurs dizaines de milliards d’euros le plaçant en tête du hit parade des plus grandes fortunes françaises.


De toute évidence, cette prise de contrôle n’aurait jamais été possible sans l’aide d’un géant de la bière et des spiritueux (Johnnie Walker Red, 4ième marque de spiritueux au monde ou encore le gin Gordon) à savoir le groupe Guinness.
 
En 1987,  au pire moment de la bataille qui opposait Alain Chevalier et Henry Racamier, deux noms sont alors sortis du chapeau dans un jeu complexe d’alliances et de désalliances et qui ont marqué pour longtemps la vie de notre groupe.

Cela a indiscutablement laissé quelques traces entre les deux « partenaires » C’est, en effet, à cette époque là que Bernard Arnault et Guinness ont sellé un pacte devant leur permettre de prendre le contrôle du groupe. Inutile de préciser que dans ce grand jeu de monopoly, Guinness y voyait une occasion unique de prendre la main sur des marques françaises aussi prestigieuses que Dom Pérignon, Moët & Chandon, Veuve Clicquot….le reste des activités l’intéressant évidemment beaucoup moins car sans synergie avec son portefeuille d’activités et de marques.
    
Mais à cette époque là, Guinness échouera dans sa tentative de prise de contrôle et se verra doublé par Bernard Arnault, lui laissant un simple strapontin de 34% dans la branche Moët-Hennessy. Cela a indiscutablement laissé quelques traces entre les deux « partenaires ».
 

  • En 1997, soit 10 ans plus tard, Bernard Arnault subira à son tour un cuisant échec. Il tentera par tous les moyens (juridique en se référant à son pacte d’actionnaire le liant à Guinness ou encore financier en mobilisant la bagatelle de 8 milliards de francs pour devenir le premier actionnaire de Grand Métropolitan) mais en vain de s’opposer à la fusion Grand Met / Guinness (qui prendra par la suite le nom de Diageo) pour laquelle il est purement et simplement mis devant le fait accompli ; un retour d’ascenseur en quelque sorte de l’épisode précédant de 1987.



Respectivement 1er et 3ième acteur mondial dans les vins et spiritueux, il s’agit incontestablement d’une méga-fusion. B. Arnault y voit là un risque majeur de dilution de son pouvoir de gestion.
 

  • Pour contrer cette opération strictement motivée par des considérations financières, plusieurs scénarios ont été mis sur la table ; Bernard Arnault proposant en dernier ressort de créer une alliance à trois (MH, Guinness et GM) rassemblée au sein de Drinksco, société pour laquelle il était près à ne plus être majoritaire puisqu’il consentait en dernière analyse à ne plus posséder que 25 % du capital (soit la minorité de blocage en Angleterre).

Pourquoi ce qui était proposé hier par Bernard Arnault lui-même serait totalement incongru aujourd’hui ? 

Dans ce cadre là, chacun comprendra que le démenti du groupe aux révélations du Financial Timesne ne lève pas le doute légitime que l’on peut avoir sur le sujet.

Pourquoi ce qui était proposé hier par Bernard Arnault lui-même serait totalement incongru aujourd’hui ?

Bien au contraire, depuis la création de Diageo les liens commerciaux entre nos deux groupes se sont renforcés (fusion des réseaux de distribution  sur les principales zones économiques telles que les Etats-Unis, le Japon et la France) augmentant d’autant la valeur stratégique de la branche.
 
Dans le même temps, il faut savoir que MH a dégagé d’énormes profits qui ont, pour l’essentiel, servi à financer la croissance du groupe dans des activités qui se trouvent en dehors des champagnes et spiritueux.
        

Aucune acquisition significative n’a été faite pour renforcer notre branche pendant que Pernod Ricard se hissait à la deuxième place nous laissant très loin derrière, face à nous même en quelque sorte alors que la crise mondiale actuelle nécessiterait que nous disposions d’une gamme beaucoup plus large de produits complémentaires.

Nous sommes aujourd’hui et de manière incontestable au milieu du gué. Pourquoi cherche-t-on aujourd’hui à nous cacher la vérité ?

A suivre….     Acte II : Ambition 2013 : Le projet de fusion des maisons de champagne du groupe. Et si Diageo et LVMH passaient à l’acte ?

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Si vous connaissiez le montant des honoraires des cabinets d'avocats d'affaires et d'audit dans les dossiers de fusion,quelqu'en soit d'ailleurs le résultat,vous en seriez effarés!Ce n'est pas à l'échelle humaine.Tout le monde trouve à s'enrichir,sauf,bien sùr,les salaries...puique tout cela est fait pour en limiter le nombre et les gruger.Pour les dirigeants,les actionnaires et les avocats...c'est "champagne pour tout le monde"!

Tout celà,c'est le capitalisme dans toute sa splendeur avec sa logique purement financière,implacable,dans laquelles les personnes humaines sont niées.

Il faudra bien,dès que possible ,changer tout celà afin de permettre à tout le monde de boire de temps en temps un peu de champagne...même si ce n'est pas du Moet et Chandon!