Organisations
Des syndicalistes sans point de repère sur leurs compétences
Les résultats d’une enquête inédite sur l’employabilité syndicale (quelle vie après l'engagement syndical ?) ont été présenté le 1er avril aux 200 participants du colloque organisé par Miroir Social sur les parcours syndicaux en partenariat avec Secafi, Opcalia, Harmonie Mutuelle et OasYs Consultants.
Conduite par OasYs Consultants et Miroir Social, l’enquête (à télécharger dans l'encadré « ressources ») illustre à quel point les représentants du personnel ont tendance à surévaluer leurs compétences tandis que les recruteurs les minorent. Le signe flagrant d’une absence totale de repères des deux côtés.
C’est effectivement le grand écart quand on compare la perception des compétences acquises au cours de leur activité syndicale par les représentants du personnel avec celle des recruteurs.
76 % des syndicalistes se considèrent par exemple comme de bons managers tandis que seuls 35 % des recruteurs sont de cet avis.
Même divergence sur la capacité à gérer des projets.
Des écarts qui n’ont rien de surprenant au regard de l’évaluation encore embryonnaire des compétences acquises par les syndicalistes, tant par leur syndicat que par leur employeur. Un manque de repère synonyme d’une absence de visibilité sur les parcours avec un plafond de verre à la clef. Difficile dans ces conditions de revenir à un poste opérationnel pour un délégué syndical qui a tout intérêt à s’accrocher à son mandat.
C’est sur la proximité naturelle avec les équipes et le leadership que les réponses convergent sur une bonne évaluation.
Le renouvellement des forces vives se complique encore plus aujourd’hui alors que les délégués syndicaux laissent de plus en plus de traces de leur activité sur internet.
81 % des recruteurs et 74 % des représentants du personnel considèrent que ces traces numériques nuisent à l’employabilité des ex-syndicalistes.