Organisations
Des mal-logés et locataires s'invitent à l'inauguration du réseau social « de toit à toit » de Paris-Habitat OPH
Près d'une centaine de locataires de Paris Habitat OPH et de demandeurs de logement social ont manifesté ensemble mardi, devant le siège du premier bailleur parisien. Nous n'étions évidemment pas invités à la petite fête donnée par la direction en l'honneur de l'ouverture du réseau social interne aux locataires, en présence de nombreux élus dont Jean-Yves Mano, l'adjoint au logement de la Ville de Paris.
Paris Habitat OPH organisait donc une soirée de lancement de son nouveau réseau social, et n'a pas lésiné sur les moyens pour que le cocktail offert aux journalistes soit réussi, allant jusqu'à payer une agence qui fait aussi la communication pour Yves Rocher...
Pendant ce temps, 120  000 demandeurs de logement attendent, et le délai  au-delà duquel leur  demande sera considérée comme anormalement ancienne  est de dix ans.  Parmi ces demandeurs, des milliers de foyers sont  déjà locataires du  bailleur, mais attendent en vain un changement,  qu'il soit motivé par la  sur-occupation ou par un handicap.
 
Pendant  ce temps, certaines  antennes de proximité ne sont plus ouvertes que  sur rendez-vous, dans  des cités où l'on annonce l'arrêt des ascenseurs  pendant quatre mois  consécutifs, sans rien proposer aux personnes âgées  ou aux handicapés qui  habitent dans les étages.
Depuis quelques années, l'OPAC de  Paris est devenu Paris Habitat  OPH : le bailleur social a désormais un  siège luxueux, à l'architecture  dernier cri, qui a coûté aussi cher que  celui d'une boîte privée.  Paris Habitat OPH fait plein de nouvelles  activités : des expos d'art,  des locaux pour les entreprises et les  commerces, des logements pour de  nouvelles populations, les PLS,  inaccessibles aux salariés les plus  modestes. 
C'était un bailleur social ordinaire, avec des  antennes de proximité ouvertes tous les jours et un siège social  correct : être locataire de l'OPAC de Paris, c'était avoir la sécurité  d'un bail à vie mais aussi la possibilité de changer de logement quand  la famille s'agrandissait.
 
 Pendant ce temps, la moitié des  logements nouveaux sont des logements rachetés occupés, souvent à des  prix très élevés, où le départ des locataires au dessus des plafonds du  logement social prend en moyenne six ou sept ans, alors que des  centaines de milliers de personnes vivent dans l'urgence absolue du  relogement.
 
Mal-logés et locataires de Paris Habitat pour  certains d'entre nous, notre lutte dérange et la direction de Paris  Habitat non seulement ne répond pas à nos demandes mais n'hésite pas à  nous menacer de plaintes et à nous envoyer la police comme unique  interlocuteur. Le bailleur n'a pourtant pas la même sévérité vis-à-vis  d'associations qui ont sous-loué à des entreprises privées des locaux  lui appartenant et devant être transformés en logements sociaux.
 
- Protection sociale parrainé par MNH
- Relations sociales
 
 
 
 
 
