Organisations
Canal+ : le coup de gueule de Jean-Claude Bouttier
Jean Claude Bouttier dit tout haut ce que des dizaines de salariés vivent depuis des mois à Cana+.
Dans le journal L'Équipe, du 2 mars, Jean-Claude Bouttier se livre sur les conditions de son départ.
Jean-Claude Bouttier, que les plus anciens salariés reconnaissent comme un homme passionné par son métier, remercié comme des dizaines de salariés de Canal+, livre ses états d'âmes.
Que Jean-Claude Bouttier soit une nouvelle victime de la politique d'éviction actuelle des salariés, et notamment les plus anciens, ne surprend pas. Mais c'est encore et toujours la méthode qui choque
- « Cyrille Linette m'a appelé pour me dire qu'il n'avait plus rien à me proposer... Après 25 ans de maison, je pense qu'il aurait pu prendre le temps de me recevoir... je n'ai pas à juger de la politique de Canal+ mais des tas de changements sont intervenus au sein de la direction, les nouveaux ne connaissent pas la boxe et ont des intérêts qui vont dans l'autre sens... »
La liquidation de l'espace consacré à la boxe et le départ forcé de tous les journalistes qui en avaient la charge depuis des années participent simplement de la politique d'économie qui touche maintenant l'antenne.
Les boxeurs ne sont pas les seuls concernés, et les passionnés de sports peuvent constater la disparition petit à petit, sans bruit, de leurs vedettes préférées. Tous les sports sont concernés, le foot en première ligne.
- Les salariés sortis ces derniers mois n'ont pas la notoriété de Jean-Claude Bouttier. Ils ne bénéficieront pas de la page d'un grand journal pour exprimer leur abattement, leur résignation ou simplement témoigner de ce qu'ils ont vécu.
Qui décide ?
Cyril Linette, aux sports, met en œuvre une politique décidée par d'autres, une politique qui concerne tous les salariés du groupe Canal+ dans tous les secteurs d’activité. Nous considérons que cette politique est contre-productive, tant sur le plan humain que pour les affaires, qu'elle est dangereuse et nuisible.
Mobilités forcées, multiplication des contrats de détachement, missions ininterrompues et sans fin pendant des mois parfois plusieurs années. Messages très clairs « vous coûtez trop chers, vous devez partir », prestataires par centaines, contrats d'intermittents par milliers, résultats, des salariés abasourdis, démotivés, inquiets.
La situation continue de se dégrader. Notre inquiétude ne cesse de croître.
Canal+moi avez-vous dit ?
L'enquête « Canal+moi » fin 2010, devait constituer un point de reconquête sociale, notamment dans les pratiques de management et dans les processus de communication. À l'arrivée, rien ou si peu ! Encore une chimère, un projet de façade ?
Jamais les salariés du groupe n'ont autant été en quête de sens. De nombreux services sont déstructurés, désorganisés, des postes de management importants ne sont pas pourvus depuis des mois, des tension surgissent ici ou là, conséquences d’un manque flagrant de personnel, des politiques d'économie drastique qui se durcissent encore, des investissements différés... Bref, un quotidien qui se dégrade.
Mais pourquoi donc tant de hargne à détruire, sans que s'esquisse le moindre chemin d'espoir. Nous sonnons le tocsin depuis longtemps. Que chacun prenne conscience des dégâts irrémédiables que fait subir cette politique à cette belle entreprise.
Merci Jean-Claude !
Comme d'habitude, la direction de Canal+ ne prendra même pas la peine de publier un communiqué sur l'intranet du groupe pour remercier celles et ceux qu’elle sort, et qui ont fait le succès de notre entreprise et de son antenne.
Jean-Claude Bouttier est de ceux-là. Présent depuis 25 ans, il a participé avec professionnalisme au renouveau dans la présentation de ce sport à l'antenne. Ce sont Jean-Claude Bouttier et notre ami Jean-Philippe Lustick qui ont contribué à la notoriété de Canal+ sur ce créneau-là.
Au nom des salariés de Canal+, nous remercions Jean-Claude Bouttier pour ce qu'il a apporté. Les journalistes, la production, les techniciens peuvent en temoigner. Attentif, respectueux, respecté, il ne méritait pas d'être ainsi évincé.
Un petit message dans l'intranet destiné aux 4 000 salariés du groupe aurait été le bienvenu.
Bravo Jean-Claude, bon vent dans tes nouvelles activités ! Et merci.