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24 / 11 / 2008 | 217 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Audit interne sur l’absentéisme à la Mairie de Paris

Bertrand Delanoë a demandé en mai 2008 à l’inspection générale des services de conduire un audit sur les raisons d’une « détérioration de la présence au travail » avec une attention toute particulière sur la direction de la propreté et les services de la petite enfance.

Le rapport final vient d’être remis au maire de Paris. L’absentéisme concerne essentiellement les agents de catégorie C (le premier échelon) sur des métiers pénibles et peu valorisants. Les éboueurs se révèlent être les champions de l’absentéisme avec un taux moyen (nombre de jours d’absence sur le nombre de jours de travail) de 12,4 % et des pointes à 26 % dans certains arrondissements comme par exemple dans le XVIème où la privatisation de la collecte se négocie (huit arrondissements ont d’ores et déjà privatisé). Voilà un audit qui alimentera les partisans de la privatisation mais qui préconise aussi des solutions pour atteindre l’objectif de 7 % de taux d’absentéisme fixé par l’équipe municipale.

« Nous sommes confrontés à une jeunesse qui n’accepte pas le style autoritaire, voire un peu dictatorial, de certains chefs d’équipe.  Mieux vaut que l’autorité soit légitimée par des compétences » - Patrick Casrouge, ancien agent de maîtrise à la direction de la propreté

Management dictatorial

La faiblesse du management des encadrants explique en partie cet absentéisme. Selon Patrick Casrouge, ancien agent de maîtrise à la direction de la propreté, « nous sommes confrontés à une jeunesse qui n’accepte pas le style autoritaire, voire un peu dictatorial, de certains chefs d’équipe. Ils sont beaucoup moins dociles. Mieux vaut que l’autorité soit légitimée par des compétences. Or, gérer une équipe n’est pas donné à tout le monde. » La direction reconnaît le besoin de renforcer sérieusement les formations au management pour s’adapter à ces moins de 30 ans que l’on étiquette désormais « génération Y ». Des jeunes qui connaissent souvent autant, sinon mieux, les textes réglementaires que l’encadrement et qui n’hésitent pas à lâcher du « t’es pas mon père. »

Le sur encadrement (jusqu’à 6 chefs dans une équipe de 20 personnes) renforce le manque de légitimité des chefs d’équipe aux yeux des jeunes.

Des jeunes d’une « génération Y » qui ne placent pas le travail au premier plan et qui recherchent avant tout la qualité de vie. Le résultat ne se fait pas attendre quand un encadrant refuse plusieurs fois de suite à un jeune la pose d’un repos compensateur en raison du sous effectif déclaré par les syndicats dans les services de la propreté.

Des managers qui vont aussi devoir apprendre à mieux gérer la pénibilité des tâches afin d’éviter les usures prématurées.  En parallèle à l’audit sur l’absentéisme, l’inspection générale a d'ailleurs été chargée de conduire un audit que les reclassements des agents. Selon Paul Legal, le secrétaire général de la CFTC de la municipalité parisienne, « il n’y a pas vraiment de gestion prévisionnelle des emplois pénibles. On s’y prend encore beaucoup trop tard pour reclasser les personnes qui sont usées. »

 

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