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Tous consultants : un monde meilleur où le conseil, non lucratif, serait un délit
Imaginez un monde où le conseil gratuit, celui qui fausse la saine concurrence marchande, serait interdit par la loi. Sur fond d’un conseil conjugal, parental, professionnel en pleine expansion, « les amis sont devenus des experts évitant d’aborder gratuitement ce qui peut se monnayer avec des conversations qui tournent souvent à la juxtaposition de monologues, permettant simplement de se jauger à l’instant T, de se situer ».
« Les personnes qui pourront démontrer qu’elles ont subi un préjudice, en suivant le conseil de I ou E, auront la légitimité d’aller en justice pour obtenir réparation », écrit Emmanuelle Heidsieck dans À l’aide ou le rapport W, son dernier roman de fiction sociale, dans lequel elle décrit l’élaboration au sein de la direction ADS (aide, don, service) du Ministère de l’Intérieur d’un projet de loi visant à éradiquer le non-lucratif.
- Le délit de conseil gratuit serait passible de trois ans de prison et de 50 000 euros d’amende.
Une action en faveur du développement économique mais aussi de la santé publique puisque « le comportement altruiste est un moyen suspect de se rassurer, qui s’apparente à un désir de toute-puissance ».
Bienvenue dans un monde meilleur où le redressement productif passerait par la marchandisation de l'aide.
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Anticipation ou délire ?