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Thales : « tendance orageuse » pour le nouveau siège, dont le projet et la méthode ont été rejetés par les élus
Le projet de déménagement du siège de Thales de Neuilly vers La Défense a fait l’unanimité contre lui lors du CCE du 23 mai : la CFTC, majoritaire au siège et la CFDT ont voté contre ce projet qui ne se fait ni dans la transparence, ni dans le consensus.
Pourtant, tout le monde savait que le siège actuel n’était pas pérenne et le nouveau site à La Défense ne semblait pas poser de problème majeur pour la plupart des salariés. Sous les auspices du dialogue social retrouvé grâce au PDG Jean-Bernard Lévy, on pouvait espérer un dialogue ouvert, fluide et constructif.
Informations au compte-gouttes
Dommage, cela a plutôt mal commencé, certains hauts responsables ne semblant pas avoir acquis les réflexes adéquats : l’éclatement du personnel sur plusieurs sites annoncé sans ménagement, les informations données au compte-gouttes et beaucoup de questions pertinentes (sécurité, accessibilité pour les handicapés…) qui sont toujours sans réponses.
Pour la CFTC, qui regrette vivement que la direction du groupe n’ait pas jugé utile de maintenir l’unité de lieu du siège, la meilleure solution pour les salariés et le fonctionnement du siège reste toujours la location d’étages supplémentaires, solution que la direction refuse.
Pourtant, si grâce à l’action des syndicats, les salariés de la diretcion financière ont été rassurés (ils resteront dans le « vaisseau amiral » qui se posera à La Défense), plus de 10 % des effectifs seront néanmoins excentrés, notamment vers « New Vélizy » (les mauvaises langues insinuant que cela permettra de « combler les vides » laissés par d’autres sociétés Thales qui se sont désistées) ou Palaiseau.
Des économies de surface qui font craindre une surdensité
La direction, qui s’était contentée jusqu’à présent d’un projet macroscopique, vient seulement de présenter un « macrozoning » des étages réservés dans l’immeuble Carpe Diem. Les visites effectuées ces jours–ci par les élus sur des plateaux encore vides, ont permis de se faire une idée, de prévoir certains nouveaux fonctionnements et d’identifier de nouvelles interrogations. Mais la question des aménagements prévus pour la majorité des salariés est encore sans réponse.
La CFTC rappelle qu’ils sont déterminants pour la qualité de vie au travail et compte que les économies dégagées par le déménagement (plus de 4 millions d'eueos annuels prévus) permettra le meilleur pour les salariés.
La plus grande vigilance sera de mise car le « macrozoning » montre clairement qu’il va falloir « se serrer », la densité imposée annonçant vraisemblablement l’arrivée des « open spaces », ce qui provoque une levée de boucliers de la majorité des salariés.
D’autant que beaucoup ont à l’esprit des précédents facheux et l’exemple récent du déménagement de Thales Communications & Security (TCS) à Gennevilliers, géré par le même chef de projet, où les surfaces ont été si réduites qu’une partie des salariés est maintenant en cours de transfert vers TCS Vélizy.
Il est donc très difficile en l’état d’apprécier si les conditions de travail à Carpe Diem seront adéquates pour les activités du siège et, à 7 mois du déménagement, alors que l’expertise récemment votée par le CHSCT n’a pas encore pu commencer, il est à craindre que la concertation en CHSCT ne soit réduite à sa plus simple expression, de même que les discussions censées avoir lieu dans chaque département pour décider du « microzoning ».
Alors que le climat social s’était apaisé depuis plusieurs mois, l’ébullition et la grogne au siège de Thales sont sans précédents, avec toutes les conséquences que l’on imagine. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
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