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STMicroelectronics supprime 150 postes supplémentaires en France : la spirale infernale continue
La direction de STMicroelectronics a annoncé ce matin aux représentants du personnel français un plan de départs volontaires de 150 postes.
Ce plan se fera sans départs forcés. Il cible uniquement la partie numérique, dite « solutions de traitements embarqués (EPS) », à l'exclusion du groupe « mémoires et microcontrôleurs (MMS) » qui n'est pas concerné.
Par ailleurs, 50 postes sont ouverts à la mobilité interne dans le groupe « microcontrôleurs (MMS) » sur les sites de Grenoble, Rousset et Sophia.
Soit en tout, une réduction d'effectifs annoncée dans EPS en France de 180 à 200 postes.
Dans le monde, il s'agirait donc de 450 postes supprimés dans le numérique, dont certainement une fermeture de site qui pourrait être Édimbourg.
Au vu de la division concernée, c'est la première fois que l'Isère est aussi clairement ciblée par une réorganisation avec de telles réductions d'effectifs chez STMicroelectronics. Le site de Grenoble (voire Crolles) est ainsi particulièrement touché.
Une première réorganisation de l'activité numérique de STMicroelectronics annoncée cette année a regroupé les activités déficitaires IBP et DCG et a arrêté l'activité du groupe Imaging dans les capteurs digitaux pour module de caméra standard. Cette nouvelle réorganisation vise à économiser 100 millions d'euros par an dès 2015.
Notre organisation, le CAD-ST, s'inquiète de la faiblesse des mesures financières proposées. Cela implique forcément des pressions pour faire partir certains salariés.
Vous pourrez retrouver ces mesures dans les prochaines heures sur notre site ainsi que des détails du plan annoncé.
Plan très significatif sur fond de dialogue social très détérioré
Le CAD-ST s’inquiète aussi beaucoup du fait que ce plan démarre alors que la qualité du dialogue social dans STMicroelectronics en France n'a jamais été aussi mauvaise.
Certes, les choses peuvent évoluer après les prochaines réunions du comité central d'entreprise, dont la première aura lieu les 13 et 14 novembre 2014 à Paris (Montrouge), mais ce plan est très significatif de ce dialogue social très détérioré chez STMicroelectronics.
Ainsi, pour la première fois dans l'histoire de STMicroelectronics, la direction n'a répondu à aucune question lors de cette annonce au CCE, même pas celle des principaux dirigeants des organisations composant le CCE. De même, la direction n'annonce pas qu'il y aura une négociation avec les partenaires sociaux sur les modalités de ce plan.
- Enfin, le comité de pilotage qui appréciera les demandes de départ ne comportera aucun représentant du personnel, du moins en l'état actuel du projet qui a été communiqué aux représentants du personnel.
À noter aussi que si les membres du CCE français avaient été convoqués hier vers 18h00 en urgence à une conférence téléphonique ce matin à 7h30, à minuit hier soir le comité d'entreprise européen (EWC) n'était toujours pas convoqué.
Pour finir, le CAD-ST s'inquiète de voir STMicroelectronics rentrer dans la même spirale infernale qui a abouti à la destruction de ST-Ericsson et de tout le savoir-faire français dans les communications mobiles où la R&D française faisait figure de proue, notamment chez l'acteur dominant le marché mobile qu'est Samsung et dont ST était initialement l'un des principaux fournisseurs.
Contrairement à ce qu'indique le management de STMicroelectronics, ce nouveau plan dans la continuation de la fin de ST-Ericsson était prévisible. Nous l'avions d'ailleurs annoncé dans notre communiqué interne du 13 juin 2014. La suite est tout aussi prévisible : si rien n'est fait, on peut s'attendre au pire après les élections présidentielles de 2017, voire avant !
Dès la semaine dernière, nous nous sommes officiellement alarmés de cette chute prévisible qui est structurelle, méthodologique et intrinsèque au type d'organisation et de management mis en place chez STMicroelectronics.
Il y a quelques jours, avant même l'annonce de ce plan, l'intersyndicale CAD-ST/CFDT/CGT a donc écrit au ministère de l'Économie, de l’Industrie et du Numérique, ainsi qu'au ministère de la Recherche qui est très impliqué dans les technologies développées en Isère. Des rencontres devraient être programmées sous peu.
Penser que le management en place depuis des années chez STMicroelectronics puisse s'auto-réformer n'est pas crédible. Le redressement de STMicroelectronics ne se fera que par une action réformatrice radicale, initiée par ses deux principaux actionnaires que sont l'État français et l'État italien, chacun a hauteur d'environ 13,5 % du capital.
Ainsi sans une action très volontariste, ce sera à terme la disparition en France d'une industrie mondiale majeure, entraînant la disparition de plus de 11 000 emplois directs et de 20 à 30 000 emplois indirects.
Contact CAD-ST : Laurent Capella > secretaire@cad-st.org > 06 80 64 46 41
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