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13 / 05 / 2015 | 17 vues
Marc Leroux / Membre
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STMicroelectronics : 1 500 emplois menacés en France, 2 500 dans le monde

Lors d'une journée « investisseurs » à Londres, le 12 mai, le PDG de STMicroelectronics, Carlo Bozotti, a déclaré que le « statu quo n'était plus tenable » pour le groupe DPG (produits numériques) et que « le problème devait être réglé et que toutes les options étaient étudiées ».

Ceci constitue une menace directe pour les salariés de DPG, soit 2 500 salariés de ST dans le monde, dont 1 500 en France.

À noter qu'aucune information n'a été donnée dans les instances du personnel et que le propre plan de départs volontaires mis en place par la direction n'est même pas terminé.

Le mécanisme infernal se poursuit : l'absence de stratégie produits à long terme, le manque d’ambitions industrielles et le sous-investissement conduisent à la perte de marchés et « justifient » donc des arrêts d'activité. Ce cycle est en place depuis la décision calamiteuse d'arrêt de STEricsson. Mais le PDG actuel l'avait déjà initié en 2007 avec la sortie des mémoires.

En parallèle, le PDG a annoncé début mai sa volonté de ne plus investir dans la recherche technologique au-dessous du 14 nanomètres, le justifiant par l'absence de produits.

De fil en aiguille, ST abandonne le cœur de la microélectronique et la technologie de pointe, les deux éléments qui en font une entreprise stratégique.

La bourse a salué les propos du PDG, y voyant la perspective d'une meilleure rentabilité pour le reste de l'activité. Mais d'autres secteurs sont eux aussi touchés par la stratégie court-termiste de ST. Ainsi, les MEMS où ST, pourtant précurseur a « réussi » à perdre sa place de leader. Des marchés stratégiques comme les réseaux sont délaissés. Quant au fameux marché de l'internet des objets, qui représente effectivement une opportunité, il n'est pas réellement adressé par l'entreprise. Là aussi, manque de moyens, de stratégie long-terme et d'innovation.

Jusqu'à quand le gouvernement français restera-t-il passif devant une telle situation ?

Car non seulement les États français et italien ont le contrôle de ST mais l'entreprise bénéficie de surcroît de fortes subventions publiques, ce qui donne à l'État des moyens de pression supplémentaires.
 

La CGT interpelle donc une nouvelle fois le gouvernement non seulement pour qu'il bloque les mauvais projets mijotés par le PDG mais pour qu'il procède également, en lien avec l'État italien, à un renversement complet de la stratégie et à un changement de l'équipe dirigeante de ST.

  • Peut-on accepter des centaines de suppressions immédiates en micro-électronique ?
  • Peut-on accepter l'absence de perspective pour les grands sites industriels ?
  • Peut-on accepter de perdre l'indépendance technologique ?
  • Peut-on accepter de quitter le cœur de la micro-électronique ?
  • Peut-on accepter que la gangrène du court-terme touche progressivement toute l'entreprise ?
  • Peut-on accepter que la seule « ambition » de l'entreprise soit la réduction incessante des coûts et une politique salariale minable pour pouvoir dégager des sommes suffisantes pour les dividendes et les rémunérations du PDG et de son équipe, dont le maintien en place est le principal succès ?
Il y a beaucoup de choses à faire en microélectronique. L'Europe et la France ont été mises en mauvaise posture par les stratégies financières & court-terme, mais la situation peut parfaitement être redressée si l'on combine changement de stratégie de l'entreprise et des dirigeants et apport de capital permettant de relancer la machine.

À Crolles, les salariés se battent depuis le 17 mars contre les conséquences sociales de la stratégie de ST mais aussi pour l’avenir industriel.

Au vu des propos menaçants des dirigeants, la CGT appelle les salariés de ST France à défendre leurs emplois et à exiger de l'État actionnaire un changement de stratégie industrielle et sociale de ST.
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