Organisations
RFI : reprise de la grève contre le plan social
Le dialogue étant bloqué à RFI, les personnels ont repris mardi leur grève tournante contre le plan social. Ils l’avaient suspendue au bout de neuf semaines pour la période estivale « afin de ne pas pénaliser les pigistes et les CDD ».
Une réunion entre la direction de la station de radio internationale et les syndicats (FO, CGT et SNJ) a bien eu lieu lundi, mais elle n’a rien donné. « La direction refuse toujours de remplacer le plan de licenciement de 22 % des effectifs par un plan de départs volontaires », ont rapporté les organisations syndicales.
La position des dirigeants de RFI, Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent, n’a en effet pas varié d’un iota depuis l’annonce en janvier de leur plan social (206 suppressions d'emplois sur environ un millier et fermeture de six bureaux en langues étrangères) qui a entraîné la plus longue grève de l'histoire de l'audiovisuel public français.
« Le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) prévoit un dispositif d’accompagnement qui, sans aller jusqu’à la garantie de résultat (RFI ne pouvant obliger une entreprise à embaucher ses salariés) donne toutes les garanties de moyens pour parvenir au reclassement des salariés : par la reconversion, l’aide à l’embauche, l’aide à la réalisation de projet » etc en fonction des « critères fixés par la loi et les conventions collectives », a martelé lundi la direction. C’est la première fois qu’une entreprise publique prévoit aussi clairement des licenciements secs, déplorent les syndicats.
« Après avoir misé sur un pourrissement du conflit, la direction tente maintenant par tous les moyens de casser la grève », s’insurge le délégué syndical FO, Patrice Chevalier, pour qui « les dirigeants de RFI n’ont aujourd’hui rien à envier à certains patron sans scrupules du privé ».
Ainsi, « elle a envoyé lundi une dizaine de chefs de service appartenant à la hiérarchie de l’information à l’assemblée générale des personnels pour voter contre la reprise de la grève. Résultat, et ne lui en déplaise, la grève a été votée à une écrasante majorité (94 voix pour, 8 contre, et 22 abstentions) », explique le délégué FO.
Autre preuve de ce « mépris pour les salariés, elle a commencé mercredi à faire remplacer sur leur vacation des grévistes par des non-grévistes », ajoute-t-il. Une façon de jouer les uns contre les autres qui lui fait craindre désormais « une escalade dans le conflit car beaucoup de collègues ne supportent pas de voir ressurgir des méthodes d’un autre temps ».
C’est pourquoi les syndicats n’ont de cesse d’en appeler à la médiation du gouvernement pour trouver une issue raisonnable à la crise. À plusieurs reprises, ils lui ont écrit dans ce sens, mais leur demande est restée lettre morte. En attendant, la grève est soumise chaque jour au vote des salariés. Elle a été de nouveau reconduite mercredi à une très large majorité (une voix contre et deux abstentions).