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Réforme de la formation, le bon sens peut-il encore l’emporter ? IIème partie : une réforme impréparée et improvisée
Seconde partie : la liberté d'apprendre
Dans une première partie de ce bilan de la réforme, nous avons tenté de montrer en quoi les résultats calamiteux du CPF (le « phare » de la réforme) étaient prévisibles (un taux de réalisation proche de un pour mille) et allaient de ce fait empêtrer la formation continue dans un écheveau de contraintes mortifères.
Dans cette seconde partie, nous souhaitons proposer quelques améliorations au législateur (qui prétend désormais « aller plus loin dans la réforme ») afin de sauver ce qui peut encore l'être de la formation professionnelle continue.
Dix mesures simples pour sauver la formation et relancer les apprentissages en France1- Conserver le CPF mais comme le simple « réceptacle » d’heures de formation qu’il devait être, (pas d’inscription pour partir en formation sur le site du gouvernement, pas de listes contraignantes, incompréhensibles et inutiles pour le commun des travailleurs et des employeurs).
2- Abandonner les contraintes et obstacles dressés entre la formation et les travailleurs en annulant l’obligation de suivre des formations certifiantes (le contingentement des formations était lié au DIF et au dialogue social dans l'entreprise, le CPF sortant de l'entreprise la formation doit sortir des quotas).
3- Simplifier et clarifier les circuits pour le départ en formation : la seule demande du travailleur doit permettre de lancer sans délais ni ambiguïtés l’organisation, le départ et le financement d’une action de formation CPF.
4- Mettre en place un système de notation des actions de formation par les bénéficiaires eux-mêmes (sur les modèles de Tripadvisor, Ebay ou Booking).
5- Doter dès 2016 chaque travailleur (salarié ou chômeur) d’un chéquier de formation (titre formation dont le principe était déjà acté dans l’ANI sur la formation de septembre 2003) et d'une somme fixe permettant de se former (bien supérieure aux 40 euros par an et par personne du CPF).
6- Ouvrir sans délais ni formalités les formations du socle des compétences à tous les travailleurs (salariés ou non) de niveau inférieur ou égal au bac, tout en le limitant aux seules formations en français, maths, informatique et anglais (le comportemental ne relevant pas de la formation mais de l'éducation).
7- Instaurer un taux unique de TVA à 2,2 ou 5,5 % sur toutes les activités de formation. Rendre les dépenses éducatives des particuliers et des indépendants déductibles de leurs impôts.
8- Sortir la commande publique de formations du système inefficace et coûteux des appels d’offres en deçà d’un certain montant (100 000 euros serait raisonnable et donnerait de l'oxygène à la formation, moribonde, dans le secteur public).
9- Ne plus mêler les budgets et les dispositifs de formation des travailleurs et des chômeurs car ceux-ci obéissent à des logiques et à des besoins différents (déplacer la formation des salariés vers les chômeurs n'est évidemment pas la solution).
10- Faire confiance aux entreprises et aux travailleurs de notre pays en introduisant la bienveillance éducative. Accompagner, accueillir et encourager plutôt que de menacer, contrôler ou sanctionner ceux qui prennent l’initiative de se former (ou de former).
Les termes du débat formation sont désormais simples en France (pas seulement en formation).
- L’État peut-il et doit-il encore contrôler et encadrer le travail ou doit-il au contraire, comme partout ailleurs dans les pays démocratiques, laisser la société civile s'épanouir, prendre des initiatives sociales et innover dans un monde qui ne ressemblera plus jamais à celui que nous avons connu au siècle dernier ?
La formation doit rester cette liberté d'apprendre, de se prendre en main et d'entreprendre, pas une réponse technocratique et centralisée pour des enjeux dépassés.
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Réponse à Joël Gloria