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Que sont devenus les ex de l'inspection du travail ?
Peut-être encore plus qu’hier, rares sont les inspecteurs du travail qui passent dans le privé. Avec quelques années d’expérience, ils disposent pourtant de solides atouts pour franchir le pas.
Mais une culbute salariale vaut-elle le coup au regard d’un stress engendré par une immersion dans les rouages managériaux d'une entreprise ou par une démarche entrepreneuriale ? Même l’assurance de retrouver son poste pendant un délai de cinq ans, grâce au parachute de la mise en disponibilité, n’influe pas sur les parcours.
Ce ne sont en tout cas pas les commissions de déontologie qui freinent. Le spectre du conflit d'intérêts ne concerne pas uniquement le passage vers le privé. « Le passage à la DRH d'une entreprise para-publique, au travers d'une mise en disponibilité, nous pose un réel problème. Il y a conflit d'intérêts », estime Luc Beal-Rainaldy, le secrétaire du SNUTEF-FSU.
- Retrouvez dans notre dossier les parcours d'ex de l'inspection du travail. Aucun n’a l’impression d’avoir vendu son âme au diable en quittant l'administration. Connaissance du terrain, capacité de médiation, réseaux, en quoi l'expérience du service public leur a permis de rebondir ? Des ex qui ne manquent pas de porter un regard sans concession sur l'évolution de l'inspection du travail.
Richesse des parcours
Ces ex de l'inspection du travail qui ont accepté notre appel à témoignage.
Les RH :
- Monique Maigret, DRH de Dalkia
- Claire Palies, responsable des avantages sociaux et de la mobilité internationale chez Sanofi Aventis ;
- Jean-Claude Guéry, directeur des affaires sociales de l’Association Française des Banques.
Les « indépendants » :
- Claude-Emmanuel Triomphe, fondateur de l’association Astrees et du media en ligne Metis ;
- Emmanuel Froissart, fondateur du cabinet Idée Consultants ;
- Bernard Doerflinger, du cabinet Essor Consultants ;
- Thierry Billet, avocat en droit social et maire adjoint d’Annecy sous l’étiquette Europe Écologie.
Celles et ceux qui sont passés aux RH dans des entreprises para-publiques :
- Sabine Eyssette, conseillère sociale à la Banque de France ;
- Dominique Legrand, DRH de l’Opéra de Paris.
Les RH :
- Michel Estimbre, directeur des relations sociales de Generalli ;
- Jean-Christophe Sciberras, DRH de Rhodia et bientôt président de l’ANDRH.
- Jean-Michel Bernad, ancien avocat spécialisé dans le droit des entreprises et désormais conseiller social du directeur général du groupe Snef.
L’un est passé dans le privé pour revenir dans le public :
- Jean Le Gac, ex-directeur des affaires sociales de Siemens, puis du groupe Korian, est ainsi revenu 11 ans après dans le giron, à la tête de la Dirrecte (ex-direction départementale de l’emploi et de la formation professionnelle) de l’Essonne.
L’un est aussi passé dans l’ordre judiciaire comme :
- Hervé Gosselin, conseiller à la chambre sociale de la Cour de Cassation.
Dommage qu’un très médiatique Gérard Filoche, bientôt inspecteur du travail retraité mais engagé politique de longue date, n’ait pas non plus souhaité revenir sur son parcours.