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13 / 04 / 2010 | 1 vue
Véronique Pinet / Membre
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Inscrit(e) le 12 / 04 / 2010

Pourquoi la fonction Environnement & Sécurité est-elle (presque) toujours absente des menus déroulants ?

Avez-vous remarqué ? Lorsque vous voulez vous inscrire sur un site, pour un salon ou une exposition, pour déposer une candidature, ou pour en recevoir, pour recevoir des informations pourtant professionnelles, et encore dans presque toutes les situations où il faut décliner sa fonction sous forme pré-définie et délimitée, la fonction Environnement et Sécurité est presque toujours oubliée ?

D’accord, le sigle associé : HSE, pour Hygiène, Sécurité et Environnement, distille un discret parfum de XIXème siècle. Il rappelle obscurément l’approche hygiéniste d’un Dr Villermé et reste peut-être porteur des ambiguïtés qui ont entouré les premières préoccupations  liées à la santé au travail. Le mot est dit : il s’agit bien de santé (de cette santé si particulière qui permet l’activité de travail). Ce « H » présente l’avantage de fournir un sigle identique en français et en anglais, où il prend la tournure plus actuelle de health (santé) sous la forme EHS, Environment, Health and Safety. Les anglophones posent ainsi de façon plus explicite que la fonction HSE est bien en charge de la santé au travail. Tandis que les services des ressources humaines ont une approche individuelle, les « HSE » mettent  en oeuvre une approche collective des facteurs de santé, ce qui a son importance dans le re-création de lien social.

Ces dernières années, on est passé progressivement de la logique dans laquelle le travail ne devait pas altérer la santé, à celle où l’on vient au travail pour garder la santé.

Un détour par les pays dénués d’outils de prévention et de sécurité sociale permet de mieux appréhender l’importance du facteur santé pour travailler : tant qu’elle est là, on peut travailler et faire vivre sa famille. Si elle vient à manquer et que rien n’est fait pour assurer un rétablissement au plus vite, les conséquences portent tant sur la personne que sur l’organisation. Sur la personne c’est l’enchaînement : le manque de santé (donc de travail), donc d’argent (donc de soins), donc de santé, et la boucle et bouclée. Sur l’organisation, c’est la plus ou moins subtile désorganisation, le report de la charge de travail sur les collègues, la perte de savoir-faire, la mise en lumière de la vulnérabilité (ce qui n’est jamais bon pour le moral), pour ne citer que des conséquences parmi les plus anodines.

Il est donc nécessaire de travailler sur les causes premières de manque de santé, de santé physique et mentale, comme le souligne le Code du Travail. Ces dernières années, on est passé progressivement de la logique dans laquelle le travail ne devait pas altérer la santé, à celle où l’on vient au travail pour garder la santé. Avec leur approche au plus près du terrain, du travail réel, des contradictions engendrées par les différentes contraintes de l’activité, les acteurs HSE, hygiène, sécurité et environnement, mettent en œuvre de façon concrète et quotidienne les préoccupations de développement durable et autre responsabilité sociale de l’entreprise, en travaillant sur les facteurs de développement économique que sont la santé, la sécurité et l'environnement.

Cela mérite bien une place dans les listes ad hoc, n’est-ce pas ?

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