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02 / 08 / 2019 | 3876 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Socram Banque racheté par le Crédit Mutuel Arkéa : les salariés non repris seront reclassés chez les actuels actionnaires au prorata de leur participation au capital

Selon les informations relayées par La Nouvelle République ces dernières semaines, le Crédit mutuel Arkéa serait en train de négocier pour racheter Socram Banque (1), société créée dans le giron des mutuelles niortaises Macif et Maif.
 

Au-delà de la décision des actionnaires de vendre la totalité du capital (mettant ainsi fin au modèle d'assurance-banque dont la Macif avait pris l'initiative ces dernières années), qui a suscité une certaine émotion dans la région, on peut se demander où s’arrêtera l’appétit d’Arkéa.
 

En effet, la banque bretonne, filiale du Crédit Mutuel, entend mettre la main sur Socram Banque, société basée à Niort (Deux-Sèvres) et spécialisée dans le crédit à la consommation et les activités bancaires.
 

Après 51 années d’existence, ses principaux actionnaires (*) ont entamé les négociations avec CFCAL et Financo, deux filiales du Crédit Mutuel Arkéa, pour le rachat de la totalité des parts. On parle déjà du mois d’octobre prochain pour l’échéance de la signature et du mois de mars 2020 pour la conclusion définitive de l’affaire.
 

Mais il semblerait bien que le Crédit Mutuel Arkéa ne compte pas conserver tous les effectifs. Ces derniers grossiront les rangs des salariés (toujours plus nombreux) mis à la porte par la banque bretonne ces dernières années.
 

Une question se pose alors : à quelle sauce seront mangés les salariés de la Socram ?
 

Avant de passer le témoin, les futurs anciens actionnaires de la banque niortaise ont précisé que « la dimension sociale revêt une importance particulière pour [eux]. Toutes les mesures seront prises pour maintenir les emplois dans le bassin niortais et la qualité de service apportée aux clients sociétaires ».
 

Un point sur lequel ils ont vraisemblablement été intransigeants : Arkéa ne reprendra que 150 postes sur 210 au total. Les salariés non conservés dans la nouvelle structure se verront proposer un poste chez les actuels actionnaires au prorata de leur participation au capital.
 

« Un échec cuisant qui [coûtera] cher à notre groupe », a déjà déclaré la CGT Macif d’Île-de-France.
 

En filigranes, les syndicalistes dénoncent les « choix stratégiques coûteux qui entraînent la vente » de leur banque. Ils critiquent notamment le peu de pertinence de l’activité bancaire, qui fait partie des missions de la Socram depuis 2008 et l’obtention de l’agrément bancaire : « en 2014 déjà, les élus CGT Macif interpellaient la direction concernant l’activité bancaire à la Socram, sa pertinence, son foyer de perte et demandait le chiffrage de l’arrêt de l’activité ». Autrement dit, ce qu’ils reprochent à leur établissement est une « stratégie de développement bancaire irréaliste qui a entraîné le déficit et l'épuisement » des équipes. Pour des actionnaires qui se disent touchés par la « dimension sociale » de leur établissement, on peut s'interroger. 
 

Mais ce n'est pas la première fois que certaines entreprises de l'économie sociale et solidaire au départ mutualistes s'engagent dans des démarches ou des pratiques rappelant plutôt celles du secteur commercial concurrentiel. Arkéa en est un exemple criant. Loin de la coopération et du désintéressement d'origine que l’on attend de ces structures, la banque bretonne rachète depuis quelques temps de nombreuses sociétés, des start-ups de la finance spécialisées dans les transactions entre particuliers, notamment, aux canards boîteux bancaires. Ce « repreneur » assez « singulier » semble ne pas connaître de limites.
 

Problème, le futur propriétaire de Socram n’a rien d’un philanthrope ni d’un humaniste. Il compte d’ailleurs se passer des humains autant que possible. À la place, les dirigeants d’Arkéa misent tout sur le numérique. Si bien qu’il y a aujourd’hui d’énormes trous dans les effectifs de la banque bretonne (114 salariés en moins dans les points de vente entre 2015 et 2018), une banque qui se veut « plus humaine ».

 

Pour mémoire, depuis 2013, 67 guichets ont fermé leurs portes en Bretagne et les salariés devraient en subir 12 de plus ces prochains mois. Pendant ce temps-là, le directeur d’Arkéa évoque le « besoin de proximité » dans les médias...
 

Si vous cherchez l’erreur dans cette affaire si semblable à d’autres, elle est du côté de ce patronat toujours plus obsédé par la rentabilité que par le bien commun.
 

(*) Actuellement, la MACIF est le principal actionnaire avec 33,72 % ;  la BPCE détient 33,42 % et la MAIF : 20 %. Viennent ensuite la  MATMUT : 8,25 %, MFA : 1,53 % ; AGPM Assurances : 1,31 % ; MAPA : 0,78 % ; AMDM : 0,74 % et AMF Assurances : 0,25 %.

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SOCRAM BANQUE 

Dès le départ ce projet était foireux. Le produit, pas mauvais, en soit à l'origine, était desservi par l'absence de crédit immobilier et un business plan boiteux, irréaliste monté par des apprentis sorciers. Malgré les efforts des collègues du réseau, Bleu Anis aura eu la peau de Socram. Un projet mort né qui aura coûté à notre Institution la bagatelle de 183 millions, dernier chiffre qu'il  nous  reste en tête.