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Salaires 2020 : 11 % des entreprises déclarent disposer d’une enveloppe supérieure à l’année précédente, contre 50 % en 2019
Dans le cadre de son observatoire annuel de la rémunération, LHH a recueilli les dernières prévisions d’augmentation pour l’année 2020. La majorité des entreprises (97 %) prévoit d’allouer des budgets d’augmentation à hauteur de 2 % (taux médian des augmentations générales et individuelles confondues). Ce taux, identique aux prévisions de 2019, révèle une certaine prudence et une certaine stabilité de la part des entreprises après trois années consécutives de progression. Seulement 11 % des entreprises déclarent disposer d’une enveloppe supérieure à l’année précédente, contre 50 % en 2019.
La répartition entre les mesures générales et mesures individuelles tient compte du rôle de la prime dite « prime Macron ». Renouvelée en 2020, cette prime est envisagée pour une entreprise sur trois cette année alors qu’elle concernait une entreprise sur deux il y a un an. L’évolution des conditions (avec notamment l’obligation de mettre un accord d’intéressement en place) a pu freiner certaines entreprises dans leur démarche.
Les entreprises envisagent une prime d’un montant médian de 600 €, similaire à 2019. La principale modalité d’attribution retenue en 2020 correspond à un montant du salaire mensuel inférieur à trois SMIC. Parmi les autres facteurs, le montant dégressif par tranches de salaires, prenant en compte le temps de présence ou la présence dans les effectifs au 31 décembre 2019, ont été retenu par les entreprises.
L’attribution de cette prime n’affecte pas l’enveloppe budgétaire des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour la majorité des entreprises répondantes. Pourtant, près de 13 % d’entre elles déclarent avoir dû adapter cette enveloppe.
Des prévisions d’augmentations supérieures dans le domaine industriel
Les augmentations dans le domaine industriel dépasseraient celles des autres secteurs avec un taux médian pouvant atteindre 2,1 %. À l’inverse, le tertiaire financier confirme son retrait avec un taux médian de 1,7 %. Ces disparités sont caractéristiques des contraintes liées aux secteurs. Les métiers techniques de l’industrie font face à de fortes tensions, tandis que le secteur tertiaire financier (banques assurances) poursuit un mouvement de transformation des organisations et des métiers qui appelle à la stabilité.
En 2020, les mesures générales bénéficient de taux moins élevés comparé aux mesures individuelles. Pour le secteur tertiaire financier, les prévisions d’augmentations générales vont de 0,7 % à 0,8 %, en faveur des techniciens et agents de maîtrise. Les prévisions d’augmentations individuelles sont plus significatives allant de 1,4 % à 1,5 % en faveur des cadres. La pratique d’augmentations générales montre une baisse en 2020 mais reste encore rependue dans ce secteur.
Pour le secteur industriel, les prévisions d’augmentations générales sont plus significatives avec des taux allant de 1,1 % à 1,5 %. Au fil des années, les entreprises industrielles ont confirmé des pratiques toujours plus individualisées malgré une exception en 2019 : près de 50 % prévoient d’attribuer uniquement des augmentations individuelles en 2020. Celles-ci devraient s’établir entre 1,2 % et 2 % et pour près de 80 % des entreprises, les cadres ne bénéficient que d’augmentation individuelles.
Des budgets d’augmentations destinés à réduire les écarts de salaire
Au-delà des budgets d’augmentations générales et individuelles, les mesures spécifiques pour la réduction des écarts de salaire (équité interne, bas salaires, hommes/femmes, seniors etc.) sont majoritaires. Elles concernent la revalorisation des barèmes applicables, de l’abondement, de la prise en charge employeur pour le transport et la restauration et le système de variable sur objectifs.
Si le télétravail reste un sujet majeur, les entreprises s’orientent également vers les récentes dispositions légales de la loi PACTE. L’intéressement, l’épargne salariale et retraite et la mutuelle s’annoncent être des sujets conséquents de négociation pour l’année 2020.
Méthodologie
Près de 80 sociétés ont fait part de leurs prévisions de NAO dans le cadre de l’enquête menée en janvier 2020, dont 45 % dans le secteur industriel et 36 % dans le secteur tertiaire financier. Parmi ces sociétés, 47 % ont un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard d’euros, 31 % de moins de 200 millions d’euros, et 2 2% situent leur chiffre d’affaires entre 200 millions et 1 milliard d’euros ; 26 % ont un effectif inférieur à 500 collaborateurs, 14 % entre 500 et 1 000 collaborateurs, 35 % entre 1 000 et 5 000 collaborateurs, 25 % supérieur à 5000 collaborateurs.