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19 / 02 / 2020 | 93 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Nouveau recul de la couverture de santé complémentaire des jeunes

La Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM) a présenté son traditionnel baromètre, réalisé par le cabinet Epsy. Cette édition confirme et amplifie le constat alarmant réalisé l’an dernier avec un nouveau recul de la couverture complémentaire des jeunes, peut-être à relier à la fin de la gestion du RO par leurs mutuelles. Elle soulève également de nombreuses questions, notamment concernant les véritables attentes des Français vis-à-vis de leur complémentaire de santé. Elle permet également de mesurer le degré d’insatisfaction de la situation de notre système de santé.
 

Principaux éléments à retenir :
 

  • Le taux de Français indiquant ne pas avoir de complémentaire de santé n’a jamais été aussi élevé (10 % de la population serait dans cette situation).
  • Le taux d’équipement des jeunes générations dégringole, ce qui est certainement l’expression à la fois des difficultés économiques rencontrées et de la défiance envers la protection sociale collective. Ainsi, ce niveau passe de 85 à 69 % chez les étudiants, à rapprocher à la baisse de 75 à 66 % chez les 18-24 ans.
  • L'évolution est aussi inquiétante pour les ménages aux revenus modestes : le recours à une complémentaire de santé est passé de 84 à 80 % en un an.
  • Le niveau de satisfaction des Français équipés reste néanmoins parfaitement stable, à 92 %. Seuls 7 % estiment qu’ils pourraient se passer d'une complémentaire de santé.
  • Si 39 % des gens ayant une complémentaire de santé estiment son coût excessif, près de 6 Français sur 10 considèrent le niveau de cotisations comme justifié.

 

Des critiques constructives sont émises :
 

  • Pour presque la moitié des Français consultés (48 %), les mutuelles de santé en général œuvrent avant tout pour elles-mêmes et leurs dirigeants.
  • Un tiers seulement considère qu’elles œuvrent pour l’intérêt général de leurs adhérents et 6 assurés sur 10 (60 %) se voient comme clients et non comme adhérents ou sociétaires.
     

Pour la FNIM, « avec l’encadrement réglementaire de nos activités et, surtout, les mouvements de concentration largement favorisés par la puissance publique, les mutuelles subissent la banalisation de leurs interventions. Si l’on peut penser que les Français arrivent à distinguer les « vraies » mutuelles des autres complémentaires, sont-ils réellement conscients de l’organisation originale de la mutualité, qui place l’adhérent au centre des actions ? Le doute n’est plus de mise... Avec la construction de méga-structures qui s’éloignent de l’adhérent, est détruit ce qui fait le sel du mouvement mutualiste, la proximité et l’engagement possible de chacun dans la conduite des évolutions ».


Son président estime : « Nous vivons dans un monde terriblement encadré et liberticide » et, à propos de la complémentaire de santé solidaire, rebaptisée par ses soins « complémentaire Sécurité sociale » : « Nous devenons des gestionnaires pour le compte de l’Assurance-maladie, des prestataires de services et plus des assureurs gestionnaires de risques ».


En outre, la fédération vient en outre de remettre sa contribution à la révision de Solvabilité 2 à l’EIOPA (Autorité européenne de surveillance des assurances et des pensions professionnelles). Elle propose une simplification du dispositif, notamment via une formule fortement allégée, pour les petites mutuelles. Le président de la FNIM a également dénoncé la règle « des quatre yeux » et le nombre de fonctions-clefs, selon lui « inadaptés » aux mutuelles de moins de 150 salariés.

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