La gouvernance de la Poste n’est pas aux mains des actionnaires
Quelle surprise que d’entendre Éric Lombard (directeur général de la Caisse des dépôts et consignations) intervenir sur l’organisation des services postaux !
Par un communiqué du groupe, nous avons appris que 400 bureaux de facteurs et guichetiers vont ouvrir cette semaine et 600 la semaine suivante, soit la quasi-totalité des bureaux de facteurs et guichetiers.
Mais BFM, mieux informée que les organisations syndicales (bonjour le dialogue social !), nous apprend qu’après une réunion avec le Premier Ministre, la Poste a annoncé l’ouverture des deux tiers (5 000) des bureaux. Mais à quelles conditions ?
Quelle surprise que d’entendre Éric Lombard (directeur général de la Caisse des dépôts et consignations) intervenir sur l’organisation des services postaux (BFM Business du 31 mars 2020) ! Bien sûr, il est normal que la CDC (devenue premier actionnaire du groupe la Poste) s’intéresse aux affaires postales.
Il n’empêche, les entreprises sont régies par des règles et la Poste n’y déroge pas. Ainsi, la gouvernance n’est pas aux mains des actionnaires mais bien à celles de son président, Philippe Wahl. Quant à Éric Lombard, son rôle (comme celui de l’État) est de donner son avis en conseil d’administration et lors des assemblées d'actionnaires.
Dans le cas présent, on imagine bien la pression des éditeurs de presse, des maires de France et autres personnalités politiques pour dénoncer une organisation (celle du courrier) qui ne répond pas à l’une des missions de service public : la distribution de la presse.
Ce n’est cependant pas une raison pour qu’un actionnaire outrepasse ses mandats. Le président, son comité exécutif et le gouvernent sont les garants du bon fonctionnement de l’entreprise. C’est à eux seuls que FO com s’est adressée et s’adresse encore aujourd’hui pour exiger la seule revendication en ces temps de pandémie : assurer la sécurité optimale des postiers pour assurer leurs missions de service public.
Pour notre organisation syndicale, l’important est de maintenir un nombre de bureaux ouverts correspondant au besoin du service public, c’est-à-dire en assurant les services essentiels, comme l’accessibilité bancaire.
Les multiples interventions extérieures et les décisions qu’elles entraînent soulèvent la question des priorités du moment et de la gouvernance du groupe. Rappelons encore que la sécurité des postiers n’est pas une variable d’ajustement ; c'est une urgence sociale et sanitaire.