La démocratie doit avancer sur ses deux jambes : politique et sociale
Ces derniers mois les interlocuteurs sociaux ont montré leur responsabilité et leur maturité en négociant et signant plusieurs accords interprofessionnels. La négociation est un art du compromis dont l’objet est de rapprocher deux points de vue en faisant les avancées nécessaires des deux côtés. La volonté de discuter, de comprendre les arguments de l’autre partie (sans les partager) et d’essayer d’aboutir est essentielle même si le résultat n’est jamais, loin s’en faut, garanti.
Cela tranche avec la société du spectacle politique que l’on nous sert depuis plusieurs mois où l’outrance et l’invective ne servent pas à enrichir le débat mais à saturer les réseaux sociaux. Or, quoi de plus démocratique que le débat ? Son absence ne peut que générer de la violence.
La démocratie doit aussi avancer sur ses deux jambes : politique et sociale qui ont des rythmes différents. Quand un exécutif méconnait la démocratie sociale la démocratie s’en trouve amputée. Comme le dit l’adage populaire : il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Dans les semaines à venir les interlocuteurs sociaux vont négocier sur le dossier retraite. Ils en ont la connaissance, l’historique, l’importance, les données essentielles et l’expérience. Citons en particulier leur rôle dans la retraite complémentaire des salariés du privé avec l’Agirc-Arrco.
Pour réussir au-delà des éléments cités plus haut il est utile que les interlocuteurs sachent s’émanciper quelque peu de l’exécutif et de ses éventuelles contraintes. De même ils ne doivent pas s’émouvoir de certaines sirènes politiques. Ils sont majeurs et vaccinés !
Certes à l’impossible nul n’est tenu et les discussions ne seront pas faciles. Mais des voies de passage existent. La réussite serait aussi à mettre à l’actif du dialogue entre forces syndicale et patronale, redynamiserait le paritarisme et la démocratie sociale. Un peu de raison dans un monde de brutes ne ferait pas de mal.