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27 / 09 / 2025 | 12 vues
Eric Peres / Abonné
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Des cadres mieux rémunérés, mais inquiets pour l’avenir

Si 75 % des cadres du secteur privé déclarent avoir vu leur salaire augmenter depuis 2020, 57 % expriment une inquiétude quant à l’évolution future de leur pouvoir d’achat.  Telles sont les conclusions d’une étude Apec-Terra Nova publiée aujourd’hui. Cette perception traduit un climat de vigilance durable après plusieurs années de forte inflation, couplée à la crainte de nouvelles tensions économiques.

 

Des attentes fortes vis-à-vis des entreprises

 

Si l’ensemble des salariés du privé désignent en priorité les pouvoirs publics comme responsables de la protection du pouvoir d’achat (45 %), les entreprises sont elles aussi perçues comme des acteurs majeurs (32 %). Les cadres, en particulier, placent leur employeur au même niveau que l’État : 42 % estiment que leur entreprise doit agir pour soutenir leur pouvoir d’achat. Ce regard s’explique en partie par leur confiance dans la solidité économique de leur employeur, deux tiers d’entre eux jugeant les perspectives de leur entreprise favorables.

 

Progressions salariales plus fréquentes chez les cadres

 

Trois quarts des cadres interrogés déclarent avoir bénéficié d’une hausse de leur rémunération depuis la crise sanitaire, contre 50 à 60 % des autres catégories socioprofessionnelles. Parmi eux, 31 % mentionnent une progression d’au moins 10 %. Ces évolutions plus fréquentes et plus marquées, souvent individualisées, expliquent une confiance accrue : un cadre sur deux se dit optimiste quant à l’évolution de sa rémunération dans les prochaines années.

 

Une insatisfaction persistante malgré des niveaux supérieurs

 

Malgré ces progressions, 35 % des cadres restent insatisfaits de leur rémunération. Bien que plus faible que chez les autres catégories (47 % des professions intermédiaires, 46 % des employés et 43 % des ouvriers), ce chiffre révèle une insatisfaction indépendante des niveaux de rémunération. Elle est particulièrement marquée chez les seniors : 53 % jugent leur expérience insuffisamment reconnue, contre 43 % pour l’ensemble des cadres. Ce sentiment d’injustice est renforcé par une moindre probabilité d’obtenir de nouvelles augmentations avec l’âge.

 

Transparence et équité en question

 

Près de la moitié des salariés du privé (49 %) estiment que les critères d’attribution des augmentations sont opaques. Les cadres ne font pas exception : 46 % d’entre eux jugent les mécanismes de progression peu lisibles, y compris parmi ceux qui exercent des responsabilités managériales. Sur le plan de l’équité, une part importante des salariés expriment des doutes : 41 % considèrent que les salaires à l’embauche ne sont pas fixés de manière juste, et 48 % que les augmentations ne le sont pas davantage.

 

Des écarts de rémunération jugés excessifs

 

L’étude souligne également une forte attente de régulation : 64 % des salariés du privé souhaitent que l’écart entre les salaires les plus bas et les plus hauts ne dépasse pas un facteur 10. Cette position est partagée par 53 % des cadres, proportion notable compte tenu de leur position dans l’échelle des rémunérations. L’adhésion à ce principe est encore plus marquée dans les petites entreprises, où 73 % des salariés plaident pour un encadrement strict.

 

Un équilibre contributions – rétributions encore fragile

 

Au-delà du salaire, les salariés interrogés évaluent leur rapport à l’entreprise dans une logique de contributions et de rétributions. Au total, 34 % se disent « perdants », 37 % « à l’équilibre » et 29 % « gagnants ». Les cadres apparaissent un peu plus nombreux à se considérer gagnants (36 %), mais une part significative exprime un sentiment de déséquilibre. L’évolution de la rémunération reste un facteur central, mais d’autres dimensions entrent en ligne de compte : reconnaissance, perspectives de carrière, charge de travail et équilibre de vie.

L’étude ici : urlr.me/7re5QK 

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