Participatif
ACCÈS PUBLIC
14 / 06 / 2024 | 123 vues
Jérôme Saddier / Membre
Articles : 49
Inscrit(e) le 01 / 02 / 2012

Imaginer un futur où l’Economie Sociale et Solidaire serait la norme !

Suite au Congrès d'ESS France qui s'est tenu la semaine dernière, un  manifeste (*) a été publié. C'est un premier texte qui servira d'appui à l'élaboration d'une stratégie de développement de l'ESS devant être adoptée par le gouvernement en 2025. 


Ce  manifeste est issu des consultations organisées par ESS France dans le cadre de l'initiative Imagin'ERE de l'ESS !


En préambule, il rappelle que : " Nous, acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire, réaffirmons notre objectif d’ « orienter le progrès, dans toutes ses dimensions, à la fois sociale, économique, démocratique, citoyenne et écologique », ambition détaillée dans la Déclaration d’engagement de l’ESS « Pour une République sociale et solidaire : nos raisons d’agir » de décembre 2021."


Les 4 axes principaux : 

  • L'imaginaire mobilisateur de l'ESS 
  • Nos engagements politiques
  • Une place nouvelle pour la société civile dans les planifications.
  • Notre appel à l’action collective.....


L’économie sociale et solidaire est un projet politique de prospérité : nous voulons lui donner le visage d’une économie de conquête.


Forts de 2,5 millions de salariés, de 150 000 employeurs et bien au-delà de millions de bénévoles, sociétaires, coopérateurs, entrepreneurs, donateurs, consommateurs…. nous valons plus que la somme de nos modes d’entreprendre, nous voulons jouer notre rôle en tant que mode de développement et attirer vers nous de nouvelles générations.

 

Alors que la France doit se doter d’une stratégie à l’égard de l’ESS conformément à la recommandation du Conseil de l’union européenne adoptée à San Sebastian en 2023, nous appelons à :
 

  • Systématiser une approche ESS dans l’ensemble des programmes publics dédiés aux entreprises qu’ils soient transversaux ou de filière
  • Orienter France 2030 de telle sorte que les investissements financent l’ESS à hauteur de ce qu’elle pèse dans l’économie globale
  • Financer les chambres régionales de l’ESS à juste proportion de ce que les autres écosystèmes consulaires perçoivent
  • Réserver certains secteurs du soin des personnes vulnérables aux acteurs publics ou de l’ESS
  • Rendre plus juste la fiscalité et plus lisible la fiscalité adaptée à nos modèles
  • Approfondir les régulations de marché qui protègent nos activités quand elles sont en compétition avec des acteurs lucratifs : économie circulaire, culture, alimentation, énergie, foncier, santé et soins…
  • Fixer l’amélioration de l’indicateur de développement humain (IDH) comme objectif de notre développement en l’intégrant au sein du futur compte satellite de l’ESS de l’INSEE
  • Doter l’ESS d’un mécanisme analogue au crédit d’impôt recherche dédié au soutien à l’innovation sociale
  • Créer les fonds en capital patient pour financer les investissements sur le long terme de manière cohérente avec l’encadrement de notre lucrativité et les spécificités de nos gouvernances.
  • Activer la place de l’ESS dans les politiques publiques locales et notamment les planifications décentralisées et déconcentrées
  • Généraliser le guide des bonnes pratiques de l’ESS comme outil de valorisation et d’exemplarité de nos modèles, particulièrement en termes d’égalité entre les femmes et les hommes
  • Amplifier le plan d’action de la Commission Européenne pour l’économie sociale et solidaire, et notamment sur le plan de la reconnaissance des spécificités du champ non-lucratif

 

 

(*) Le Manifeste est disponible sur: file:///C:/Users/Home/Downloads/Manifeste%20suite%20au%20congr%C3%A8s_0%20(3).pdf

Afficher les commentaires

DANS UN MONDE DE CRISES, LA VOIE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE...

Yves Pellicier, président de la MAIF,  dans une récente note pour la Fondation Jean Jaures, plaide pour leur développement en France comme à l’échelle mondiale. (*)

 

Pour lui, face aux défis toujours plus nombreux auxquels nos sociétés sont confrontées, les organisations de l’économie sociale et solidaire sont l’une des réponses universelles possibles, parce qu’elles mettent la personne et le collectif au cœur de leur action. 

 

.....Et de conclure ses  réflexions en soulignant:

 

"Nous vivons un moment de l’histoire où le temps semble s’accélérer et devenir incontrôlable, où la violence des idéologies abîme le débat public, où l’exigence de la pensée recule devant le sentiment que la vérité est plus relative que jamais. C’est pourquoi l’homme a besoin d’être replacé au cœur de la société. Nous avons tous besoin de nous sentir à nouveau considérés, associés aux décisions de ce qui nous environne et impacte notre vie. Nous avons tous besoin de ne pas nous sentir seuls aux prises avec la complexification du monde, afin de comprendre le sens de notre destin commun.

On le voit, les organisations de l’économie sociale et solidaire sont l’une des réponses universelles possibles face aux défis qui s’accumulent, parce que la personne et le collectif en constituent les principes et la boussole. Il y a donc urgence à accélérer ces modèles d’entreprendre et à en développer la force d’inspiration pour les entreprises dites « classiques ».

D’abord, il faut poursuivre le développement de l’ESS à l’échelle mondiale en veillant à une mise en œuvre effective de la résolution de l’ONU afin que ses modèles accélèrent leur développement. Que l’on songe, par exemple, au fait qu’un grand pays comme le Brésil n’autorise toujours pas la création de mutuelles d’assurance !

Ensuite, il est nécessaire de structurer des modalités de financement ambitieuses pour accompagner ce développement, y compris dans notre propre pays. Comme l’a souligné en avril 2017 le rapport de la commission sur le  financement de l’économie sociale d’ESS France, ce sujet est « largement délaissé ». La faible considération portée aux acteurs de l’ESS dans l’attribution des marchés publics comme au sein des véhicules d’investissement traduit un manque de connaissance persistant à l’égard de la pertinence économique de ces acteurs. Elle est symptomatique d’un logiciel économique de l’État et des investisseurs institutionnels qui méconnaît encore un fait majeur : loin de lui faire obstacle, l’impact social et environnemental contribue à la performance économique.

Enfin, il faut encourager tous les leviers permettant de rendre les modèles « classiques » d’entreprises plus vertueux. Si nous voulons réellement transformer le monde, nous allons devoir travailler avec l’économie traditionnelle et l’aider à puiser l’inspiration au cœur de nos principes. Je crois à la biodiversité économique, mais je crois encore plus que ses composantes doivent poursuivre un même objectif : l’épanouissement de l’être humain."

 

(*) La note de la Fondation complète: https://www.jean-jaures.org/publication/dans-un-monde-de-crises-la-voie-de-leconomie-sociale-et-solidaire/