Nombreux sont celles et ceux qui se sont penchés sur le sujet depuis des mois, les ministres de la Fonction Publique qui se succèdent en parlent....une nouvelle étude de France stratégie publiée récemment apporte une nouvelle contribution aux débats.

L'entrée dans la fonction publique a longtemps été, dans les représentations collectives, vectrice de promotion sociale.
 

-Qui entre dans la fonction publique ?

-Qui y qui accède à un emploi de cadre ?

-Pour les personnes commençant leur parcours à un poste d'employé, dans quelle mesure est-il possible d'y gravir les échelons ?

Dans le prolongement du rapport « Travailler dans la fonction publique : le défi de l'attractivité », cette nouvelle note de  France Stratégie  apporte un éclairage sur  ces questions par  une analyse  des dynamiques de mobilité sociale observées dans chaque versant de la fonction publique, en les comparant entre eux d'une part, et en comparant chacun des trois versants au secteur privé d'autre part.  

Pour les auteurs: "La fonction publique demeure un débouché important pour les classes populaires : à niveau de diplôme comparable, les personnes d’origine populaire ont une probabilité plus élevée d’exercer dans l’un des trois versants de la fonction publique − d’État, territoriale et hospitalière − que dans le secteur privé. ....
 

La fonction publique reste également une voie de mobilité sociale particulière pour l’accès aux postes d’encadrement. Ce constat reflète certes pour partie la différence de structure de l’emploi entre les secteurs, mais également une origine populaire plus fréquente chez les cadres de la fonction publique d’État (hors professeurs) et de la fonction publique territoriale (autour de 25 %) que chez ceux du secteur privé (autour de 20 %).
 

La pénalité associée à l’origine sociale, à niveau de diplôme contrôlé, est en effet moindre dans le public – en particulier dans les fonctions publiques territoriale et d’État.

Si les personnes d’origine populaire les plus diplômées (bac + 3 et plus) deviennent plus fréquemment cadres dans le public que dans le privé, c’est le contraire pour les moins diplômées (baccalauréat ou moins)....
 

Dans le public, 21 % des personnes entrées sur le marché du travail à un poste d’employé sont cadres ou exercent des professions intermédiaires, contre 25 % dans le privé. Il faut ici encore distinguer selon le versant : si la fonction publique d’État fait presque aussi bien que le privé, les mobilités sont plus rares dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière. Néanmoins, les inégalités de progression de carrière selon l’origine sociale restent plus faibles dans le public que dans le privé. 

Comme pour l’origine sociale, la pénalité en termes de mobilité intergénérationnelle associée au sexe est moindre dans le public, à niveau de diplôme contrôlé, pour l’accès au statut de cadre.

Dans la fonction publique d’État, les femmes ont même une probabilité de devenir cadre supérieure à celle des hommes. La mobilité en cours de carrière est presque aussi fréquente dans le public que dans le privé, où la pénalité associée au sexe est plus importante que dans le public."

Autant d'éléments à méditer au regard des évolutions de ces dernières années sur la réalité des promotions internes et les déroulements de carrière dans la plupart des Ministères sur fond de suppressions d'emplois et de contraintes budgétaires....qui ont sérieusement modifier les perspectives de carrières qui pouvaient être offertes il y a quelques années ..

NDLR: Dans le prolongement de ces travaux, France Stratégie organise une table ronde en ligne traitant des enjeux d'attractivité de la fonction publique et de mobilité sociale.
Jeudi 6 mars 2025 - de 11h00 à 12h30

A suivre !

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https://www.strategie.gouv.fr/debats/entrer-progresser-fonction-publique-attractivite-mobilite-sociale