Organisations
Continuité essentielle des services des finances publiques
Avec les chiffres qui s’égrènent, les comparaisons internationales, les remugles de théorie du complot véhiculés par des réseaux sociaux ou l’incessant bavardage des chaînes d’information continue, la crise sanitaire dans laquelle nous sommes plongés fait tourner quelques têtes et focalise l’attention sur les mesures propres à enrayer ou du moins à ralentir la progression de l’épidémie.
Comme c’est la règle dans l’urgence, priorité est donnée aux protections, aux confinements, aux autorisations d’absence spéciale, au personnel à la santé fragile, aux conditions de chômage technique et, ici où là, aux couvre-feux qui fleurissent déjà, finalisant une métaphore guerrière revendiquée au plus haut sommet de l’État.
Chaque jour à 20h00, aux fenêtres de tout le pays, nous sommes encore trop peu nombreux à saluer l’incroyable l’héroïsme de notre personnel de santé en oubliant parfois d’y associer tous ceux qui le rendent possible : enseignants volontaires, salariés des services de transports, commerces essentiels dont l’activité se poursuit etc. En un mot et comme à chaque crise, la France entière célèbre son service public et ceux qui le font vivre.
L’opinion publique sait moins que les agents des finances publiques, eux aussi, sont en première ligne pour assurer des missions prioritaires essentielles.
Dans des conditions souvent délicates et parfois contrariées par des comportements caporalistes d’une autre époque, un plan de continuité de l’activité mobilise ainsi les services et les agents des finances publiques pour :
- garantir le fonctionnement du secteur hospitalier en assurant le paiement des dépenses et l’encaissement des recettes des hôpitaux publics. Dans l’urgence actuelle, cette activité est vitale à la population et aux entreprises qui travaillent pour les hôpitaux ;
- mettre en œuvre les décisions gouvernementales en faveur des entreprises et de l’emploi : remboursements de crédit de TVA, reports et étalements de la TVA due, accompagnement fiscal et social ou encore paiement des dépenses publiques dues aux entreprises. Ainsi, des milliers d’opérations de neutralisation des acomptes ou de remboursement d’impôt société à échéance du 15 mars sont réalisées en urgence par les services des impôts des entreprises ;
- payer les dépenses de l’ensemble des collectivités locales et ainsi permettre aux PME et artisans notamment, frappés par les conséquences économiques de la crise sanitaire, de bénéficier de la trésorerie nécessaire ;
- assurer prioritairement les secours d’urgence gérés par le Conseil départemental à la destination des publics les plus fragilisés ou les plus démunis serait difficile (voire impossible) sans le personnel des paieries départementales ;
- assurer sans interruption le versement des salaires et des retraites de millions de citoyens retraités, fonctionnaires ou non des trois fonctions publiques, qui sont mensuellement préparées et mises en paiement par les services de la DGFIP.
Toutes ces missions sont assurées, avec un sens aigu de l’intérêt général et un indéfectible attachement au service public par les fonctionnaires des finances publiques qui se rendent quotidiennement au travail, au risque, comme tant d’autres, de leur propre santé ou qui télétravaillent pour permettre à l’économie, à l’État et au pays de ne pas sombrer.
Notre syndicat tient à rendre hommage à chacun de ces héros du quotidien : tous ceux qui travaillent physiquement ou à distance bien sûr mais aussi ceux qui, placés en réserve, préservent la santé de leurs enfants en même temps que la nôtre, ceux qui s’astreignent au confinement pour éviter qu’une fragilité ne trouve une issue dramatique et ceux qui respectent scrupuleusement et quotidiennement les gestes barrières en toute circonstance.
Comme le sont souvent les agents des finances publiques, parfois à leur détriment, ils sont exemplaires.
Puisque nous sortirons de cette épreuve en ayant hélas perdu des proches, des amis, des collègues, des voisins et qu’un après s'annonce, il faudra tirer les enseignements des années d’austérité imposées au service public. C’est ô combien vrai pour l’hôpital ; ça ne l’est pas moins pour la DGFIP.
Il faudra en finir avec les suppressions d’emplois, l’enchaînement des réformes, le saccage du réseau de proximité et les privatisations de missions. Il faudra donner à l’administration chargée de financer toutes les autres une ambition retrouvée et les moyens budgétaires, matériels et humains d’assurer des missions dont chacun aura redécouvert l’importance dans ces circonstances dramatiques.
Demain commence aujourd’hui...