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Budget 2025: Un risque majeur pour l'emploi dans l'économie sociale et solidaire (ESS)
L’UDES prend acte de l’adoption sans vote des lois de finances 2025, qui malgré des ajustements ne rassurent pas les employeurs de l’économie sociale et solidaire. L’Union alerte et maintient son évaluation à 186 000 emplois menacés dans ce contexte.
Si le texte des projets de lois de finance a fait l’objet d’amendements par rapport aux versions initiales, il n’a pas pour autant rassuré les acteurs économiques dont les employeurs de l’économie sociale et solidaire, directement concernés par les coupes. De plus, la réduction de l’effort budgétaire global de 40 milliards à 30 milliards d’euros, ne concerne pas le secteur non lucratif.
« Les estimations réalisées en octobre 2024 par l’UDES évaluant à 186 000 le nombre d’emplois menacés par la première version du budget sont ainsi toujours d’actualité et le risque d’un choc social et d’une crise économique d’ampleur à partir du second semestre 2025 et du premier semestre 2026 demeure », rappelle David Cluzeau, président de l’UDES.
L’UDES s’inquiète particulièrement d’une baisse de 4 milliards d’euros du budget de la mission Travail-Emploi, soit une réduction de 17 %, plus importante que prévu. Cette coupe budgétaire entraînera une diminution des aides à l’emploi, avec notamment :
- Le recentrage des primes à l’apprentissage
- L’abandon du dispositif des emplois francs, destiné aux habitants des quartiers prioritaires.
- Une forte réduction des crédits alloués aux Parcours emploi compétences (Pec), qui seront divisés par trois ou quatre, selon le ministère du Travail, alors qu’ils sont particulièrement présents dans l’ESS.
- Une diminution persistante des contrats aidés
- La suppression de 5 000 postes d’adultes-relais
- Une fragilisation importante du secteur de l’insertion par l’activité économique
L’UDES appelle à un dialogue urgent avec les collectivités territoriales
Si l’adoption d’un budget constitue une étape essentielle pour la stabilité du pays, il est désormais impératif que l’ensemble des acteurs, dont l’UDES, avancent ensemble pour identifier des solutions de financement et éviter une crise sociale et économique majeure du secteur de l’ESS. Sans mesures d’accompagnement adaptées, la réduction des dotations aux collectivités et la baisse des financements de l’ESS risquent d’aggraver les fractures sociales et territoriales, déjà perceptibles. Les employeurs de l’ESS peuvent d’ores et déjà en témoigner.
A titre d’exemples :
- En Pays de la Loire, 26 % des structures ne reconduiront pas les CDD et renonceront à l’intérim et aux contrats à temps partiel.
- Plusieurs départements ont déclaré ne pas pouvoir financer les montants « Ségur » pour le médico-social.
- En Ile-de-France, des licenciements économiques sont à l’étude dans des associations du secteur de l’éducation populaire.