Banques: Le shadow banking...un risque élevé pour les clients
L’IFNB, aussi connu sous le nom de « shadow banking », désigne des acteurs exerçant des activités similaires à celles des banques mais sans être soumis aux mêmes contraintes réglementaires. Opérant en dehors du cadre réglementaire bancaire traditionnel, ces entités font peser un risque souvent ignoré par les épargnants.
Parallèlement au système bancaire traditionnel, un ensemble vaste et diversifié d’acteurs financiers - fonds de pension, fonds d’investissement, organismes de titrisation, sociétés financières et compagnies d’assurance - également appelés intermédiaires financiers non bancaires (IFNB), s’est développé depuis les années 1980 avec la libéralisation des marchés financiers.
L’IFNB, s’il constitue une alternative au financement traditionnel, favorisant notamment la croissance et l’innovation, présente également des dangers importants.
Aujourd’hui, ces activités représentent près de la moitié des actifs financiers mondiaux.
Des acteurs diversifiés et peu régulés
Contrairement aux banques, ces entités ne sont pas soumises aux mêmes exigences prudentielles. Elles mettent en relation des épargnants et investisseurs avec des entreprises ou ménages en recherche de financement, via des mécanismes variés tels que les fonds monétaires, le capital- risque ou encore la titrisation. Leur modèle repose souvent sur l’endettement, la transformation de liquidité et de maturité ainsi que sur l’effet de levier.
Qu’il s’agisse de filiales de banques, de sociétés d’assurance ou de structures indépendantes, ces acteurs entretiennent des liens étroits avec les banques traditionnelles, ce qui les rend interdépendants et expose le système financier à des risques systémiques.
La crise des subprimes de 2008 a illustré les dangers de ces pratiques : la diffusion de produits financiers opaques et spéculatifs a entraîné des pertes considérables pour de nombreux épargnants.
Des épargnants exposés à des pertes importantes
En échappant en grande partie aux dispositifs de protection des consommateurs, ces instruments financiers font peser un risque élevé de perte en capital. En cas de défaut, les épargnants disposent de peu de garanties et ne bénéficient pas de la protection des fonds de garantie des dépôts bancaires. De plus, contrairement aux banques, ces entités n’ont pas accès direct au refinancement des banques centrales, ce qui les rend vulnérables en période de crise.
Pour une meilleure régulation
Face à ces enjeux, notre organisation syndicale agit activement au sein du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) pour un encadrement plus strict des activités de l’IFNB. De même, au niveau européen, elle plaide pour une évolution de la réglementation afin de protéger efficacement les épargnants et les salariés du secteur bancaire.
Face à la croissance rapide de ce marché, son opacité et ses liens potentiels avec des paradis fiscaux ou des juridictions à haut risque, nous entendons rester particulièrement vigilants
Attachée à l’information, l’éducation et la protection des consommateurs, notre organisation syndicale milite pour un régime de supervision spécifique rigoureux.