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18 / 11 / 2024 | 48 vues
Valentin Rodriguez / Abonné
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Saunier Duval : un PSE en cachera-t-il un autre ?

Refuser un PSE aussi incompréhensible qu’injustifié, c’est tout le sens de la mobilisation des salariés de Saunier Duval, à Nantes, à l’appel de notre organisation.

 

Leader mondial des chaudières à gaz, Saunier Duval veut raboter ses effectifs nantais de 30 % (225 emplois supprimés sur 730) et impose au  site le plus gros de la vague de réduction européenne de 700 postes qu’il entend mener.

 

Annoncé en juillet, ce PSE est en négociation depuis le 5 septembre. Si la baisse de commandes par laquelle la direction justifie son plan est réelle, cette dernière table aussi sur une reprise d’ici à fin 2025.

 

Les licenciements sont, pour notre organisation syndicale , d’autant plus aberrants que, depuis le mois d’avril, un plan a été lancé par le ministère de l’Économie pour faire émerger de nouvelles usines de production de pompes à chaleur en France, avec l’objectif de créer 47 000 emplois, le tout appuyé par des aides à l’installation de pompes à chaleur produites en France mais aussi en Europe.

 

Dès lors, pourquoi licencier ?

 

Est-ce pour préparer une future délocalisation vers les autres usines de Saunier Duval en Europe, où les coûts de production sont inférieurs à ceux de la France ?

 

Face à cette situation intolérable, notre syndicat demande des garanties sur la pérennité du site de Nantes, exige qu’il n’y ait ni licenciement ni départ contraint, et continuera de se battre pour parvenir à des conditions de départs satisfaisantes pour les salariés qui quitteront l’entreprise.

 

Pour mémoire:
 

Créée en 1907, l’entreprise a installé son usine en plein cœur de Nantes en 1964. Au plus fort de son développement, Saunier Duval employait 1 200 salariés à la fin des années soixante.

Tombé à moins de 500 en 2012, l’effectif était remonté à 900 salariés en 2023 (dont 750 à la production). Entre-temps, le site sera passé entre les mains de plusieurs groupes (le français Saint-Gobain, le britannique Hepworth, puis l’allemand Vaillant).

Numéro un mondial des chaudières à gaz en 2011, Saunier Duval a également fabriqué des panneaux solaires et s’est lancé depuis dix ans dans la production de pompes à chaleur. Jusqu’à atteindre une capacité de 120 000 unités par an

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Une délégation FO composée par Patricia DREVON (secrétaire confédérale), Géraldine NIVON (secrétaire fédérale en charge du secteur Mécanique), des déléguées FO Saunier Duval et Secrétaire Adjoint de Union Départementale et Secrétaire des métaux de nantes,  a été reçue au ministère de l’Industrie pour faire entendre ses protestations contre le PSE injustifié dont l’entreprise fait l’objet. Ce rendez-vous a aussi été l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur l’ensemble du secteur de la mécanique en France et de rappeler l’importance de conditionner les aides publiques aux entreprises.

 

Les suppressions d’emplois préparent-elles une délocalisation ?

La direction de Saunier Duval prévoit une réduction de 30 % de ses effectifs sur le site de Nantes, soit 225 suppressions de postes sur 730

La délégation  a rappelé aux responsables du ministère que de tels licenciements vont à l’encontre des objectifs du plan gouvernemental lancé en avril 2024, qui vise à développer des usines de pompes à chaleur en France et à créer 47 000 emplois dans le secteur. Ce projet est soutenu par des aides à l’installation pour des pompes à chaleur produites en France et en Europe. La volonté de Saunier Duval reviendrait donc à licencier dans un secteur où l’avenir semble prometteur. Ces suppressions de postes préparent-elles en réalité une délocalisation vers d’autres sites européens où les coûts de production sont plus faibles ?

Notre organisation syndicale  exige des garanties sur la pérennité de l’usine de Nantes et demande  qu’aucun départ contraint ne soit prononcé. Dans le cas de départs volontaires, notre organisation revendique des conditions satisfaisantes pour les salariés concernés

 

L’ensemble du secteur mécanique est menacé !

 

Au-delà du dossier de Saunier Duval, Géraldine NIVON Secrétaire Fédérale en charge du secteur a alerté le ministère sur l’inquiétude grandissante qui pèse sur l’ensemble du secteur en France.

 

Les entreprises de la mécanique et de la construction métallique traversent une vague de suppressions d'emplois en raison de la crise de l'automobile, de la baisse d'activité dans le bâtiment et des nouvelles régulations.

 

Depuis mai, d’autres entreprises telles qu'ELM Leblanc, AMCOR, AGCO, GIMA et Micronmax ont fait l’objet de plans de sauvegarde de l'emploi. La direction de Schaeffler a annoncé la suppression de 4 700 postes en Europe sur trois ans et la fermeture de deux sites, sans préciser leur localisation. Confrontées à des baisses de commandes, les entreprises Liebherr et Pommier Formetal ont  recours au chômage partiel. D’autres encore, comme WIBAIE et BDR Therma, sont particulièrement fragilisées. Le ministère s’est engagé auprès de la délégation à recevoir prochainement les représentants de ces entreprises.