Fin de la gratuité sur les routes nationales : l’État organise le retour de l’éco-taxe
La volonté affirmée du gouvernement de l’époque d'instaurer une taxe sur la circulation des poids-lourds s’est heurtée au refus catégorique des salariés et des usagers de la route. De ce projet, il ne reste que quelques « rampes brinquebalentes » au-dessus de nos routes nationales.
Aujourd’hui, le Ministère des Transports retente la mise en œuvre de l’écotaxe. Mais en passant par la fenêtre, cette fois-ci.
En effet, le projet de loi sur le climat et la résilience, examiné au Parlement, prévoit la possibilité pour les régions d'instaurer une taxe pour poids-lourds. Soyons rassurés, les routes restent gérées par les communes, les départements ou l’État ; elles ne sont donc pas sous la compétence des régions.
Parallèlement et en toute discrétion, le gouvernement prépare un projet de loi dit « 4D » (différenciation, décentralisation, déconcentration et décomplexification) qui prévoit la possibilité, pour les régions, de récupérer les routes nationales gérées par l’État et les directions interdépartementales des routes (DIR).
La boucle est donc bouclée : l’État abandonne ses routes nationales et ses agents.
Les régions sont sur les rangs pour récupérer cette compétence, l’arsenal législatif est déjà prêt pour la financer et l’éco-taxe pour les poids-lourds peut donc renaître de ses cendres. Demain, une ou deux régions ; après-demain, les autres. Libres ensuite à elles de taxer tous les usagers de la route !
Les usagers de la route que nous sommes tous (étudiants, chômeurs, salariés etc.) pourront choisir d’emprunter les autoroutes à péage ou les routes régionales taxées mais, en tout état de cause, devront payer pour se déplacer.
La FEETS-FO et FO transports et logistique UNCP n’ont jamais accepté la privatisation du réseau routier et mettront tout en œuvre pour éviter ces nouvelles privatisations du service public de la route.