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Coup de force à l'école de droit et de procédure du personnel des avocats
L'ENADEP (école nationale de droit et de procédure pour le personnel des avocats) est une association administrée paritairement et dédiée à la formation professionnelle du personnel des cabinets d'avocats et des professions juridiques et judiciaires.
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« 250 formateurs avocats et cadres de cabinet accueillent chaque année 4 000 stagiaires dans le cadre de formations progressives qualifiantes et de formations courtes axées sur les pratiques des cabinets d'avocats qui contribuent à la constitution de structures professionnelles fortes et pérennes », rapporte le site de l’école.
Aujourd’hui, ce formidable outils au service des salariés des cabinets d’avocats est mis à mal par une poignée d’administrateurs, dont une partie d’ailleurs ne peut plus assumer cette fonction, en raison des statuts de l’école.
Lors du conseil d’administration de l’ENADEP, qui s’est tenu le 28 février dernier, des administrateurs ont décidé de renverser le président actuel, Gery Waxin (par ailleurs président de la Chambre nationale des avocats en droit des affaires - CNADA) pourtant élu démocratiquement. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à forcer l’entrée pour tenir une réunion dans la plus pure illégalité. Malgré la présence d’un vigile et la venue de la police, ils ont donc élu un soi-disant nouveau président.
La situation actuelle procède de la conjugaison de plusieurs éléments :
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la remise en question du GIE avec Kérialis qui vise à faire des économies ;
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la volonté de conserver les indemnités aux membres du bureau (150 000 euros en 2019), ainsi que les montants élevés de restauration et d’hôtellerie.
Comment en est-on arrivé à cette situation ?
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L’ENADEP connaît un déficit d’environ 450 000 €, à mettre en parallèle avec les 150 000 € d’indemnités annuelles des membres du bureau. Dans ce cadre, la CGT a engagé une bataille pour redresser les comptes de l’école.
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Nous avons notamment proposé la suppression des indemnités, la mise en place du GIE avec Kerialis, l’élargissement du périmètre de l’ENADEP à d’autres professions du droit etc. Mais c’était sans compter la résistance de certains administrateurs : FO et la CFDT dans un premier temps. Peu à peu, l’UNSA les a ralliés.
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Dans cette situation, la bande des trois, alliés à quelques patrons, a fait annuler un premier conseil d’administration.
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La CGT a alors fait une demande officielle : le respect des statuts, notamment l’article 3 qui stipule que seuls les salariés et les avocats employeurs peuvent siéger. Cela exclut les retraités, tant dans le collège des employeurs, que dans celui des salariés. Cela affaiblissait la bande des trois (CFDT, FO et UNSA). Il n’en a pas fallu plus pour que ce petit monde prépare « la conquête » de l’ENADEP lors de la dernière assemblée générale. Pour ce faire, ils se sont assis sur les statuts.
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Par la suite, le président a envoyé un courrier à chaque organisation et convoqué les administrateurs salariés dans la profession ou avocats. Il n’en a pas fallu davantage pour que la bande des quatre (la CFTC les ayant rejoints) prépare un putsch qui a eu lieu vendredi 28 février lors du dernier conseil d’administration.
Voilà comment cette école, qui est un bien commun à l’ensemble des salariés de la branche, se trouve mise à mal.