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Santé au travail : la discussion enfin sur les rails ?
Le dossier était en suspens et notre organisation syndicale demandait son ouverture depuis des mois : le gouvernement a enfin lancé une pré-concertation sur la santé au travail, au sein du Conseil d’orientation des conditions de travail (COCT).
Dans une lettre d’orientation transmise aux interlocuteurs sociaux le 13 mars, il leur donne trois mois pour déterminer les points qui relèveront d’une négociation interprofessionnelle d’une part et d’une concertation d’autre part. Pour ce faire, ils s’appuieront sur pas moins de quatre rapports publiés cette année et en 2018, portant respectivement sur les risques chimiques, les pathologies professionnelles dans l’industrie, les arrêts de travail et sur l’organisation du système de prévention. Ce dernier rapport (dit « rapport Lecoq ») est très critiqué car il propose la fusion des différents acteurs de la santé au travail dans une instance nationale unique, ainsi qu’une régionalisation de la prévention.
Une telle évolution éloignerait les acteurs du terrain, explique Serge Legagnoa, secrétaire confédéral FO. Seule la gestion paritaire du système de santé au travail peut garantir une véritable protection de la santé des travailleurs.
Pour le renforcement de la médecine du travail
Pour notre organisation syndicale, la question des moyens financiers et humains au service de la santé au travail est primordiale. La confédération revendique l’affectation des excédents de la branche « accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) » à une véritable politique de santé au travail. Cela passe notamment par le renforcement de la médecine du travail.
Alors que, dans sa lettre de cadrage, le gouvernement évoque une négociation éventuelle et une concertation, notre confédération appelle de ses vœux une véritable négociation, pas un simulacre de concertation.
Elle estime qu’un maximum de champs doivent y être abordés. Parmi les priorités énumérées par l’organisation syndicale :
- l’amélioration de la traçabilité des risques,
- les risques psycho-sociaux (prévention et prise en charge),
- la prévention de la désinsertion professionnelle, notamment pour les plus âgés, écartés du marché du travail,
- sans oublier le suivi médical des salariés. Sur ce dernier chapitre, il s’agit de raccourcir le délai entre deux visites médicales, qui peut aujourd’hui atteindre cinq ans.
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