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25 / 02 / 2016 | 7 vues
Olivier Sévéon / Membre
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« CHSCT : les bonnes pratiques » : un livre pour cerner ce que l’on recherche et à quelles fins

Les CHSCT occupent une place singulière dans le paysage socio-économique. Longtemps relégués au second plan des instances représentatives du personnel, ils ont connu une montée en puissance constante ces dernières années. Cette évolution n’est pas due au hasard. Elle renvoie à la mutation engendrée par la libéralisation totale des mouvements de capitaux, avec comme conséquence la possibilité pour les actionnaires de « sortir » à tout moment du capital des entreprises et d’exercer un chantage à la rentabilité, au nom de laquelle emplois, salaires et conditions de travail deviennent de simples variables d’ajustement. Dans cette tourmente, la santé au travail est elle aussi devenue une variable d’ajustement.

Le représentant du personnel au CHSCT a donc une fonction difficile à assumer. Il doute parfois de l’efficacité de son action et doit apprendre à gérer ses frustrations : l’utilité sociale de sa fonction réside dans des avancées construites le plus souvent pas à pas. En mettant à sa disposition des conseils concrets, le livre CHSCT : les bonnes pratiques, publié aux Éditions Gereso, a pour objectif de l’encourager à faire preuve de persévérance et de le convaincre qu’il est doté d’un pouvoir réel : celui d’exiger l’application de toute mesure nécessaire à la protection de la santé des travailleurs, en particulier lorsque celle-ci est mise à mal par des méthodes brutales de management. Sans l’intervention des CHSCT de France Télécom, son président-directeur général n’aurait jamais pu être mis en examen pour « harcèlement moral » en juillet 2012, suite aux 35 suicides de salariés que l’entreprise avait enregistrés entre 2008 et 2009.

Sur un autre plan, nombreux sont ceux qui invitent l’élu du CHSCT à une course effrénée à l’acquisition de connaissances théoriques, techniques ou réglementaires. À l’inverse, ce livre retient qu’il doit avant toute autre chose comprendre la nature et le sens profond de ses missions. Ne vaut-il pas mieux, avant de se lancer, cerner ce que l’on recherche et à quelles fins ? En replaçant la pratique au cœur de sa démarche, le représentant du personnel se fixe un cap et des priorités : il sélectionne ainsi naturellement les savoirs à acquérir et se focalise sur ceux qui répondent précisément aux enjeux auxquels il doit faire face.

Au final, « CHSCT : les bonnes pratiques » a pour ambition de mieux outiller ceux qui jouent un rôle irremplaçable dans la prévention des risques professionnels, y compris en les aidant à revisiter certaines de leurs pratiques, suite aux modifications du Code du travail introduites en août 2015 par la loi Rebsamen. Divers chapitres répondent aux interrogations dans ce domaine, forcément nombreuses car ce texte multiplie les configurations dans lesquelles le CHSCT peut désormais exercer ses attributions.

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