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Entrer dans la banque par la voie de l'alternance : étude du CEE en partenariat avec l'APEC
Ces dernières années, les banques françaises ont eu à recruter de nombreux cadres commerciaux intermédiaires et ont intensifié leurs efforts pour intégrer à des postes des jeunes issus de milieux populaires, en particulier ceux des zones urbaines sensibles. En parallèle, les filières de l'enseignement supérieur débouchant sur ces métiers se sont ouvertes et professionnalisées, via les formations en alternance.
Un certain nombre d'études sur les questions de recrutement, notamment sur l'accès à l'emploi de jeunes issus de la diversité, ont été menées, mobilisant essentiellement des données statistiques (sur la mobilité sociale ou la discrimination) ou tentant de comprendre le comportement des recruteurs. Peu s'intéressent en revanche aux effets à terme de la sélection sur la construction identitaire de ces jeunes cadres. Les étudiants sur lesquels ont porté l'enquête appartiennent à une fraction peu nombreuse mais en émergence rapide de la population étudiante : ils illustrent parfaitement le modèle de professionnalisation de l'enseignement supérieur fréquemment prôné dans les discours politiques.
L'hypothèse de départ de l'étude, menée auprès d'étudiants de master2 banque-finance dans un IAE, résidait dans l'idée que l'on ne peut pas comprendre les trajectoires professionnelles sans regarder les moments qui les précèdent et les conditionnent. À côté des interrogations sur les parcours, d'autres questionnements portent sur le vécu de ces années d'études en alternance, de l'insertion professionnelle et de la carrière en entreprise. Le double mouvement de « démocratisation » et de « professionnalisation » des formations universitaires peut être à l'origine d'une difficulté à gérer conjointement plusieurs appartenances.