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10 / 06 / 2014 | 133 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Anne Hidalgo recase à la mairie d’anciens élus avec des salaires confortables

Fraîchement élue à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo était pourtant on ne peut plus claire avec son adjoint en charge du personnel : « Dans un contexte budgétaire difficile, la maîtrise de la masse salariale et des emplois est un enjeu prioritaire pour l’ensemble de la mandature ».

Une fois les élections municipales passées, d'anciens élus de la majorité ont bénéficié de favoritisme pour se recaser au sein de la mairie de Paris C'est en tout cas ce que révèle Le Parisien, dans son édition du mercredi 4 juin. Selon le quotidien, le communiste Pierre Mansat, les écologistes Sylvain Garrel et Fabienne Giboudeaux ainsi que le socialiste Romain Levy ont tous intégré l'administration de la capitale.

Ainsi pour la première fois, un ancien adjoint de Bertrand Delanoë, Pierre Mansat (PCF), a été nommé discrètement, durant le weekend de l’Ascension, inspecteur général au Bulletin Municipal Officiel (BMO), l'un des postes les mieux rémunérés de la collectivité. Pendant la campagne des municipales, il avait été écarté de la liste de gauche dans le XXème arrondissement mais s'était vu promettre par Anne Hidalgo qu'il continuerait d'être la cheville ouvrière du Grand Paris. Promesse tenue donc d’autant que sa nomination est plus qu’un lot de consolation car son salaire d'inspecteur (entre 7 000 et 8 000 euros nets par mois) est « élevé » et bien supérieur à ses anciennes indemnités d'adjoint (environ 4 500 euros nets). 

Autre adjoint de l'ancien maire, Romain Lévy, lui, a été nommé par Anne Hidalgo « collaborateur de cabinet » auprès d'elle et de Patrick Klugman, adjoint aux relations internationales. Battu aux municipales dans le VIème, Romain Lévy était devenu simple conseiller d'arrondissement, ce qui ne donne droit qu'à environ 200 euros mensuels, mandat dont il avait démissionné en avril. « On s'est dit qu'il avait en tête de trouver un poste mieux payé », grince un élu parisien au journal Le Monde.

Sylvain Garel, lui, était le coprésident du groupe écologiste au Conseil de Paris et ne s'était pas représenté en mars dans le XVIIIème. Depuis, il est devenu chargé de mission à la direction générale aux relations internationales, et s'occupe de la lutte contre le sida en Afrique. « J'ai initié les actions de la ville dans ce domaine », affirme Sylvain Garel, soulignant que le poste qu'il occupe « était vacant » et que son contrat « est de six mois ». Et après ? « Après je ne sais pas », affirme-t-il, inquiet, au Parisien. Espérons pour lui que la Mairie de Paris lui évite des démarches douloureuses auprès de la DRH pour faire valoir ses droits au chômage (lire ici). 

Adjointe aux espaces verts de Bertrand Delanoë, Fabienne Giboudeaux n'était pas candidate à un troisième mandat dans le XXème. Mais cette élue écologiste reste à la mairie où elle est chargée d'une « nouvelle mission », consacrée à la « ville intelligente ». « C'était ce poste ou le chômage. Tous les élus ne peuvent pas être des fonctionnaires », s'insurge-t-elle. « J'ai cherché dans d'autres collectivités qu'à Paris mais les places sont chères après la Bérézina des municipales », se justifie-t-elle auprès du journal Le Monde. En tout cas, Fabienne Giboudeau peut déjà disposer d’un bureau même si elle n’a pas encore de fonction précise ! « Ma fonction sera déterminée dans le courant du mois de juin », a brièvement répondu l’ancienne élue au Parisien, sans se rendre compte de l'énormité de ses propos.

En tout cas, ces nominations ne devraient pas fluidifier des relations sociales déjà tendues avec les syndicats alors que les contestations se multiplient dans les crèches, les musées, les mairies d’arrondissement ou les bibliothèques pour réclamer les effectifs nécessaires à la bonne marche du service public.

Au plus haut niveau de l’administration parisienne, ces décisions provoquent même quelques crispations d’autant qu’elles interviennent après une autre nomination polémique : celle d’un ancien conseiller politique de Bertrand Delanoë, François Esperet nommé administrateur de la ville, un poste là aussi pourvu d’un gros salaire et réservé aux élèves sortis de l’ENA. Pour preuve, même le syndicat des administrateurs de la Ville pourtant habituellement assez discret va déposer un recours contre cette embauche. Pas très fluctuat et même carrément mergitur.

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