Plan de départs volontaires chez Adecco : 530 suppressions de postes
Le 1er mars, la direction générale du groupe Adecco annonçait la fusion d'Adia et d'Adecco, assortie d'un plan de départs volontaires mentionnant 530 suppressions de postes. Cerise sur le gâteau, cette annonce s'accompagnait d'un délit d'entrave avéré puisque les représentants des salariés ont appris la nouvelle par voie de presse, dès 7 heures, alors qu'un comité central d'entreprise devait se tenir deux heures plus tard le jour même.
Immédiatement, une intersyndicale regroupant la CFE-CGC, l'UNSA, la CFDT et Force Ouvrière a décidé d'un mouvement social unitaire pour le 13 mars. La CGT a fini par se joindre au mouvement, tout en affirmant agir de façon autonome et séparée.
Outre l'importance du nombre des suppressions de postes (530 équivalents temps plein, c'est-à-dire beaucoup plus d'emplois supprimés), la colère des partenaires sociaux s'explique par l'annonce conjointe, le jour même, à la même heure, des magnifiques résultats du groupe pour 2011. Les annonces triomphalistes se sont succédées toute la journée dans l'ensemble des media. Ainsi, dans le Daily Bourse.fr, on apprenait que « l'action Adecco prenait (le 1er mars NDLR) la tête des plus fortes hausses d'un indice SMI ». Depuis le siège du groupe à Zürich, le PDG a annoncé que pour la deuxième année consécutive, Adecco connaissait une croissance organique supérieure à 10 %. Un résultat en hausse de 14,4% et des profits nets s'envolant à + 23 %. Des chiffres à faire pâlir n'importe quel entrepreneur.
Pour la CFE-CGC, il ne s'agit donc que d'une fusion-restructuration boursière accompagnée de départs que l'on souhaite réellement volontaires mais qui, de toute façon, affaibliront l'outil de travail au profit du maintien de la profitabilité et non de la compétitivité, comme le prétendent les documents remis aux élus du personnel. Ce sont des centaines de salariés et leur famille qui, volontaires ou non, quitteront l'entreprise dans les mois à venir.
C'est évidemment l'objectif affiché de parvenir à une Ebita (marge avant provision) de 5,5 % qui explique ces nouvelles coupes claires dans les effectifs et l'implantation. Elle est aujourd'hui de 4 %, en hausse elle aussi de 0,50 % par rapport à 2010, ce qui permet de mesurer les « efforts » restant à réaliser pour atteindre cet objectif purement financier.
Le mouvement national d'action du 13 mars n'a sans doute été que le premier d'une série tant l'enjeu est important et l'heure est à la mobilisation et à l'unité, dynamiques ô combien fragiles comme chacun sait.