Le conflit autour de la réforme du statut de l’Agence France-Presse, engagé depuis plusieurs mois, vient de franchir un nouveau palier.

Le 8 septembre, les salariés de l’agence ont adopté, à près de 90 % des voix, une motion de défiance à l’encontre du PDG, Emmanuel Hoog.

Le gouvernement, par le biais de la direction, tente de modifier en force le statut de l’agence, établi par une loi de 1957. Une proposition de loi a été déposée en mai dernier par le Sénateur UMP Jacques Legendre. Elle vise à changer la gouvernance et remet en question l’indépendance de l’AFP au profit d’une influence accrue de l’État.

L' intersyndicale avait déjà appelé à la grève en juin pour empêcher l’examen du texte par les Sénateurs.

Mais la discussion pourrait être reprogrammée pour l’automne.

Et en août dernier, les salariés se sont rendu compte qu’Emmanuel Hoog avait passé un accord, pour 114 000 euros, avec le cabinet de conseil Media 9, dirigé par un ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy, pour faire du lobbying jusqu’en février afin de faire avancer le projet de loi.

Jean-Pierre Rejeté, délégué FO à l'AFP poursuit : « Le patron dément mais il a été pris la main dans le sac, il a tout fait annuler en catastrophe et tente de se faire rembourser. Il est complètement discrédité. Nous ne sommes pas contre un toilettage du statut de l’agence, mais cela doit être fait avec l’assentiment de l’ensemble du personnel, pas contre lui ».

N’ayant obtenu aucune réponse satisfaisante de la part de la direction, l’intersyndicale a appelé le personnel à cesser le travail pendant vingt-quatre heures, le 15 septembre. La grève a été massivement suivie et, de l’avis même de l’agence, « les services de l’AFP sur la France ont été fortement perturbés ».

Il conviendra de suivre avec attention l'évolution des choses à l'AFP au regard d'une mobilisation qui reste manifestement vive.