Organisations
SNCF : l’accord électoral FO-CFTC-CGC remis en cause… La représentativité syndicale s’éloigne !
Lors de la conclusion de l’accord de partenariat électoral entre les syndicats de cheminots FO, CFTC et CFE-CGC en janvier, nombreux avaient été les observateurs à juger précaire l’équilibre politique et juridique d’un montage qui s’apparentait plus à une répartition des moyens syndicaux (temps, permanents), issue de la prochaine élection professionnelle à la SNCF (en mars 2011), qu’à la construction d’une alliance syndicale solide.
Tout en indiquant vouloir « préserver l’identité de chacune des organisations », le texte prévoyait de confier l’intégralité des suffrages obtenus par les listes communes à la seule fédération FO des cheminots, en contrepartie d’une répartition favorable en temps syndical obtenu aux structures CFTC et CFE-CGC. Tout ceci ayant pour objet de respecter la loi sur la représentativité syndicale.
Ménage à la CFTC
Après plusieurs mois de réflexion juridique et politique, il n’a pas manqué à la sagacité du conseil confédéral de la CFTC de constater que cet accord annihilait toute possibilité future pour l’organisation chrétienne d’obtenir la représentativité dans l’entreprise SNCF, puis dans la branche transports ferroviaire et, à terme, dans les transports.
Si la fédération des transports CFTC militait activement pour cette alliance, permettant mécaniquement de conserver des moyens matériels en échange d’un hypothétique engagement de la part de FO de confier à son tour ses voix au scrutin après 2011, la confédération a décidé de rejeter cet accord.
Dans les prochains jours, le conseil confédéral de la CFTC devrait retirer tous ses mandats syndicaux au responsable cheminot, principal maitre d’œuvre d’un partenariat qui a paru bien vide de fond syndical pour la confédération.
Et ceci est perçu comme un accélérateur vers la non-représentativité de la CFTC.
- Petit détail illustrant « l’éloignement » entre CFTC cheminots et confédération : lorsque vous indiquez « cheminots » dans le moteur de recherche, apparaît la mention de la structure des cheminots CFTC de Strasbourg, seule structure encore dynamique au niveau national.
Consternation chez FO
Côté FO cheminots, c’est l’heure de la consternation.
Cette fédération considérait jusqu’à présent qu’elle avait trouvé, par cet accord qui lui était particulièrement favorable, le moyen de retrouver la représentativité perdue depuis mars 2009. Elle comptait aussi sur les contacts entretenus par les confédérations (FO et CFTC) pour assurer le respect du partenariat et une compréhension mutuelle.
Mais les récentes prises de positions (et cultures syndicales) très différentes entre les deux organisations, notamment sur le conflit des retraites, a permis de mettre en relief « l’isolement protecteur » de Force Ouvrière, isolement cher à l’ancien secrétaire général Marc Blondel, positionnement qui reprend force et vigueur ces dernières semaines malgré un débat interne très vif dans l’organisation de Jean-Claude Mailly.
Avec ce nouvel épisode, la représentativité des organisations syndicales FO et/ou CFTC à la SNCF semble devenir un songe impossible à concrétiser en 2011.
Ce qui aura des conséquences sur la représentativité dans la branche ferroviaire et probablement des effets sur le syndicalisme dans les transports, notamment chez FO, par une probable refonte des trois fédérations concernées par les transports (un débat latent depuis plus d’une décennie).