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19 / 05 / 2010 | 242 vues
Louis Duvaux / Membre
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Capgemini : analyse d'une élection professionnelle à 9 syndicats

Le premier tour de l'élection professionnelle vient de se conclure dans les 14 établissements CE de Capgemini, qui compte 20 000 salariés en France (90 000 dans le monde).

18 820 inscrits - 9 314 votants - vote électronique - trois collèges - UES - 14 établissements - 142 listes - progression de la CFTC et de FO - recul de la CFDT, de la CGT et de la CGC.
  • Les préliminaires furent délicats : 9 syndicats au premier tour
La loi d'août 2008 a permis à 4 nouveaux syndicats de se joindre aux négociations du protocole électoral et de se présenter au premier tour : Unsa et Sud, déjà présents lors des scrutins précédents avec des succès locaux, et deux nouveaux venus, surfant sur cette nouvelle loi qui permet à une organisation qui, même si elle n'a aucune action syndicale mais qui justifie de deux ans d'ancienneté, de s'inviter à la négociation du protocole et de se présenter au premier tour.

À neuf syndicats, les intérêts différents, l'intention affirmée par certains (quel que soit le résultat) d'attaquer celui-ci en justice, et les intérêts divergents sur les collèges électoraux n'ont pas permis d'aboutir à la signature d'un protocole.

La DDTE a tranché sur les périmètres sociaux.


Les cinq organisations syndicales ont négocié un vote électronique sur une semaine (la grande majorité des salariés travaillent en mission sur des sites externes à l'entreprise).


Traditionellement, le collège unique était appliqué dans l'entreprise, pour tenir compte d'une population composée à 85 % de cadres. La CGC a imposé les trois collèges en CE, conformément à ses directives confédérales.

Les organisations devaient déposer 142 listes (14 établissements, 3 collèges, titulaires et suppléants plus les DP).

La campagne fut très disputée, rude, émaillée de « coups » de toutes sortes, fortement conduite par la question de la représentativité : FO et CGC craignant de la perdre, d'autres souhaitant y accéder. Les situations personnelles se sont exacerbées avec des situations d'angoisse pour des raisons fondées ou non. De fait, à l'issue du premier tour, beaucoup de militants ne seront plus élus ou en position de se faire mandater.

Les cinq syndicats nationaux restent représentatifs

Syndicats représentatifs au vu des résultats du 1er tour :
  • la CFDT perd 7 points à  25,44 % (2005 : 32,59 %),
  • la CFTC gagne 4 points à 25,13 % (2005 : 21,17 %),
  • la CGT perd 4 points à 14,89 % (2005 : 18,71 %),
  • FO gagne 2 points à 14,17 % (2005 : 12,31 %),
  • la CGC perd 3 points à 11,85 % (2005 : 15,22 %).

La CFDT poursuit sa perte de crédibilité (51 % en 2003, 32 % en 2005, 25 % en 2010). La CGT recule fortement.

La CFTC continue de progresser. CFTC et CFDT sont à 30 voix près.
  • Aucun syndicat n'a le monopole de la signature d'accord ni de l'opposition : il faudra dialoguer !

Autres syndicats :
  • Unsa : 4,78 %,
  • CG-AS : 1,71 %,
  • Sud : 1,46 %,
  • MDS : 1,16 %.

Les « nouveaux » syndicats CG-AS et MDS n’ont pas connu un franc succès : ils n'obtiennent même pas la représentativité dans leur établissement d'origine.

Trois raisons majeures peuvent expliquer ces chiffres.

  1. Face aux enjeux de l'off-shore, de la l'évolution des métiers, des pratiques managériales stressantes etc, les salariés veulent encourager les organisations syndicales pragmatiques, proches de leurs préoccupations, orientées vers des résultats efficaces, et peu impliquées dans des considérations idéologiques ou dogmatiques.
  2. Ils ont envoyé un message clair à la CGC, qui s’est accrochée à diviser le corps électoral en 3 collèges.
  3. La CFDT et la CGT ont certainement payé leur ralliement à « la position dite de la représentativité », dont l’effet immédiat consiste à multiplier les « syndicats » dans les entreprises.

La suite dans trois ans !
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