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02 / 04 / 2010 | 6 vues
Jean Emmanuel Cabo / Membre
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AP-HP : de l'importance du périmètre des négociations

Le vendredi 26 mars 2010, la première réunion, suite à la décision de « suspension des projets médicaux », s’est tenue.

À l’ordre du jour : la gériatrie et les soins de suite et réadaptation (SSR).

Tout au long de cette réunion, la délégation Force Ouvrière a réaffirmé sa volonté de négocier dans le cadre du maintien des 37 hôpitaux et non dans celui de la mise en place des groupes hospitaliers. 

Pour que cette négociation puisse se dérouler sereinement, il faut que la suspension décidée le 12 mars par la directeur général soit effective.  Cette suspension doit s’appliquer non seulement aux projets médicaux issus du conseil exécutif, mais également à la mise en œuvre des groupes hospitaliers qui, de notre point de vue, va contribuer à la majorité des suppressions d’emplois dans les établissements par le biais des mutualisations, suppressions d’activités…

Aujourd’hui, ne pas répondre à cette attente des personnels (à savoir « l’arrêt immédiat des suppressions de postes ») ne peut que maintenir le climat de désorganisation et de chaos dans nos hôpitaux ».

  • Pour sa part, la direction générale reste sur la position indiquée dans sa lettre du 22 mars aux directeurs responsables de la mise en place des groupes hospitaliers : «  pour votre information, l’intersyndicale m’a demandé la suspension de la mise en place des groupes hospitaliers. Ma réponse est très claire sur ce point. La constitution des groupes hospitaliers n’entrent pas dans le champ de la négociation. Il n’est pas question pour moi de la suspendre, ni de la remettre en cause ». (cf délibération du conseil d’administration du 3 juillet 2009).


Pour sa part, FO constate, sur la base des faits, que les projets médicaux issus du conseil exécutif proposés à la discussion ne peuvent pas se réaliser dans le cadre des groupes hospitaliers dont les objectifs sont de supprimer 4 000 postes d’ici 2012 et de diminuer l’offre de soins.


Deux exemples

  • La gériatrie/SSR

Le nouveau Rothschild va ouvrir avec la suppression de 68 lits à Joffre Dupuytren, 37 lits de SSR à G.Clémenceau et 85 lits de SSR de l’hôpital Charles Foix. Lors de cette réunion, il nous a été indiqué que le « projet gériatrique-SSR » avait été élaboré, entre autres, « pour rapprocher les personnels âgées de leur domicile parisien ». Qui peut être contre ? Mais quand on sait qu’à l’hôpital Joffre Dupuytren, il n’y a aucun recrutement de personnes âgées de Paris, le taux d’occupation est de 96 % et il y a plus de 900 refus d’admissions en lits de SSR pour les personnes âgées habitant l’Essonne. Et on va fermer 68 lits ! Avec la suppression de 105 lits en gériatrie dans le 91, cela répondrait aux besoins de la population et à une augmentation de l’offre de soins. De qui se moque-t-on ? 

  • Les laboratoires et la biologie

Citons la note de Madame Ricomes, en date du 23 mars 2010, aux directeurs de groupes hospitaliers :

  • « Dans le cadre de l’élaboration du plan stratégique, les groupes hospitaliers ont présenté de nombreux projets portant sur leurs activités de biologie. Ces projets reposent largement sur des perspectives de regroupement et de mutualisations, lesquels conduisent à des diminutions d’effectifs et ce, dès 2010. De nombreuses catégories de personnels sont concernées et, en premier lieu, les techniciens de laboratoire ».

Cela a le mérite de la clarté.

FO considère que les discussions engagées avec la direction générale n’ont rien à voir avec une négociation mais qu’il s’agit au contraire d’une « concertation » où il est demandé aux organisations syndicales, d’accompagner les projets médicaux du conseil exécutif, la mise en œuvre des groupes hospitaliers au travers des restructurations, des mutualisations, des transferts de personnels…  Pour sa part, Force Ouvrière considère que les projets médicaux et la mise en place des groupes hospitaliers doivent faire partie intégrante de la négociation. C’est ce que la délégation FO continuera de demander lors des futures réunions, à savoir « négocier dans le cadre du maintien du siège, des 37 hôpitaux et des services généraux ».

Proposition au vote

Le samedi 27 mars s’est tenu le conseil d’administration de l’AP-HP. Force Ouvrière a soumis au vote la proposition ci-dessous :

 

  • Le conseil d’administration constate que la mise en place des 12 groupes hospitaliers en lieu et place des 37 hôpitaux a créé une situation de chaos et de désorganisation tant pour les personnels médicaux que pour les non médicaux. Cette situation a amené plus de 1 000 médecins à menacer de démissionner si les suppressions de postes de personnels médicaux et non médicaux se réalisaient. Dans le même temps, les organisations syndicales ont, à de multiples reprises, depuis de nombreux mois et encore dernièrement le 12 mars, alerté la direction générale sur la situation créée par la mise en œuvre des groupes hospitaliers qui va générer la suppression de 4 000 postes. Fort de ce constat partagé, le conseil d’administration décide de maintenir les 37 hôpitaux avec l’intégralité de toutes leurs fonctions et, en conséquence, annule le vote de la délibération B4 du 3 juillet 2009 actant « la constitution par regroupement d’hôpitaux et de groupes hospitaliers de onze groupes hospitaliers à l’échéance du 1er janvier 2011 ».

 

Résultat du vote 

Pour : 7  FO (1), CGT (4), SUD (2)
Abstention : 8
Contre : 20

FO AP-HP appelle toutes ses sections à se mobiliser dans l’unité syndicale pour exiger dans chacun des 37 hôpitaux la suspension immédiate de tous les projets en cours de restructuration, suppressions de postes, réorganisation des services et transferts.
Pour organiser et renforcer ce combat contre la destruction du siège, des services généraux et des hôpitaux de l’AP-HP, les suppressions de postes, pour la défense de l’unicité de l’AP-HP et de notre statut.

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