Molex : Le gouvernement se saisit (enfin?) du dossier
Le gouvernement semble désormais disposé à s’investir pour trouver une issue au conflit social autour de la fermeture de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Après avoir reçu des représentants des syndicats (FO, CGT, CFDT et CFTC-CGC), le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, a annoncé mercredi qu’il avait obtenu de la direction de l'équipementier automobile américain qu’elle engage vendredi des discussions avec un repreneur potentiel, dont il n’a pas donné le nom, explique le syndicat Force Ouvrière.
Le ministre a rapporté également qu’à "sa demande expresse, PSA (Peugeot-Citroën) et Renault venaient de recevoir les dirigeants de Molex afin qu’un message très clair leur soit délivré: la qualité de la discussion avec un repreneur garantira un avenir industriel à Villemur-sur-Tarn et conditionnera les relations commerciales futures de Molex avec les constructeurs français" qui représentent aujourd’hui "près de 80% du chiffre d’affaires de Villemur-sur-Tarn".
Molex ne veut pas de concurrents
Il a précisé avoir insisté sur le fait que l'Etat était actionnaire de Renault et que les deux constructeurs ont été aidés financièrement dans le cadre du Pacte automobile. En contrepartie des aides publiques, ce pacte prévoit, en effet, des engagements sur le maintien de l’emploi dans le secteur. Si les syndicats ont accueilli positivement ces annonces, ils attendent encore de voir pour y croire.
Car, la veille et à l’issue d’une réunion avec Christian Estrosi, la direction de Molex avait indiqué que si elle était prête "à discuter avec les entreprises intéressées par l'outil industriel et les compétences" du site de Villemur, elle avait posé ses conditions. Pour elle, il ne peut être question de céder l’activité de connectique automobile en France, dans la mesure où le groupe souhaite rester sur le marché européen. Molex ne veut pas de concurrents, notamment pour garder comme clients Renault et PSA.
La direction avait écarté également l’idée du ministre de maintenir une activité, même partielle, à Villemur et ce pour permettre la finalisation d’une reprise éventuelle du site. "Il n’y a pas d'autre alternative" que de fermer l’usine comme prévu, en octobre, avait-elle martelé.
Le paiement des salaires n'est pas négociable
"Après dix mois de tensions, on ne peut que se féliciter de voir le gouvernement prendre enfin en main le dossier. Pour autant, on doit rester sur nos gardes, a réagi Thierry Bonhoure (FO). On attend de voir quelle sera l’attitude de la direction face à ce repreneur, dont par ailleurs on ne sait rien, mais aussi face à l’ensemble des revendications syndicales, comme le respect des conditions d'information du comité d'entreprise ou le paiement des salaires du mois d’août, qui n’est pas négociable", explique-t-il.
Depuis trois semaines, la direction empêche les salariés de se rendre sur leur lieu de travail pour de prétendues raisons de sécurité et elle voudrait négocier les salaires de ce mois-ci dans le cadre des discussions sur le plan social. Sur ce point, Christian Estrosi considère qu'il "appartient aux délégués des salariés qu'ils entament une démarche pour que la justice décide" de la réouverture de l'usine.
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