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12 / 12 / 2011 | 5 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les universités dans le rouge !

Pour avoir présenté deux déficits successifs, en 2009 et 2010, huit universités, dont Paris 4, Nantes, Bordeaux 3, Rennes 1, Limoges ou encore Pau, se retrouvent aujourd’hui sous la tutelle du recteur d’académie.

Et la liste des établissements  d’enseignement supérieur connaissant de graves difficultés financières ne cesse de s’allonger.

Le gouvernement mis à part, beaucoup y voient la conséquence d’un télescopage entre la loi LRU de 2007 sur l’autonomie des universités et les deux derniers plans d’austérité de François Fillon. Invité de France Inter le 30 novembre, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la  Recherche, a retenu deux cas, l’INSA de Rouen et Paris 13, qui ont, a-t-il décrit, confondu «amortissements et investissements».

Selon lui donc, «la réalité du budget est saine et les présidents d’université [et des autres établissements] ont réussi à s’approprier l’autonomie, ils arrivent à gérer correctement leur budget».

Mais, a-t-il ajouté, il faut «en aider certains pour passer ces difficultés passagères; cela fait partie de cet apprentissage de l’autonomie ».

Un apprentissage douloureux, ne serait-ce qu’au regard des conditions de la tutelle. Comme le prévoit en effet un décret de 2008, les établissements présentant deux exercices déficitaires successifs sont priés d’élaborer leurs budgets sous le contrôle des recteurs. Parallèlement, un comité des pairs est mis en place, constitué de membres du ministère, d’un recteur et de deux ex-présidents d’université «reconnus pour leurs compétences en matière de gestion».

Déjà, dénonce le Syndicat national des personnels de la recherche et des établissements d’enseignement supérieur (SNPREES FO), les universités puisent dans leurs réserves financières pour limiter leur déficit, d’où un gel des investissements, une réduction des dépenses de fonctionnement.

Déjà, elles utilisent tous les moyens pour tenter d’équilibrer leur budget, en jouant sur les postes, les départs en retraite non renouvelés, les primes. La loi LRU et l’autonomie des universités menacent du même coup les enseignements et la recherche.

Il ne manquait plus que les deux plans d’austérité imposés par le Premier ministre, l’un en août, l’autre en novembre.

Ainsi, le 2 novembre, en votant le budget de l’État pour 2012, les députés ont amputé de 23,1 millions d’euros les crédits de la mission «Recherche et enseignement supérieur».

À l’université de Pau et des Pays de l’Adour, mise sous tutelle, les personnels et leurs syndicats ont adopté une motion exigeant de leur président et de leur ministre qu’ils garantissent l’ensemble des moyens nécessaires.

Ils ne sont pas, disent-ils, responsables de la situation financière de leur université.

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