Organisations
Les salariés du site BMS de Meymac ne veulent pas se laisser faire
A Meymac, en Corrèze, les 160 salariés du site de production de Bristol-Myers Squibb, dont la fermeture est programmée pour juin 2010, attendent que la direction du laboratoire pharmaceutique assume ses responsabilités d'employeur dans le cadre du PSE en cours. "Nous aimerions surtout qu'elle finisse par prendre conscience de ses obligations en termes de reclassement, précise Laurent Thomas, secrétaire du CE du site de Meymac. L'entreprise avait notamment prévu de reclasser jusqu'à 200 personnes sur le site d'Agen. Au final, une vingtaine de salariés ont retrouvé un poste, d'un niveau parfois inférieur à leurs qualifications."
Mais ce n'est pas tout. Certains collaborateurs comptaient, en effet, utiliser la centaine d'heures de droit individuel à la formation (DIF) accumulées depuis la mise en oeuvre du dispositif pour commencer à préparer leur reconversion. "Les demandes ont, jusqu'ici, été refusées et nous avons dû prendre sur nos congés pour effectuer des stages de découverte en entreprise", ajoute Laurent Thomas. En outre, il serait aujourd'hui question de mettre la doyenne du site à la retraite "pour éviter de lui payer ses indemnités".
Un mois de grève
Les salariés le reconnaissent bien volontiers: le site, qui s'était installé sur la commune en 1990 avec l'intervention de Jacques Chirac, les a fait vivre pendant vingt ans. Mais leur amertume est aujourd'hui à la hauteur des 5,2 milliards de dollars de bénéfices annoncés par le groupe en 2008 (des bénéfices en hausse de 36% au deuxième trimestre 2009 par rapport à 2008). Et des bonus versés aux cadres dirigeants.
Pour obtenir des conditions de départ correctes après l'annonce, en septembre 2008, de la fermeture du site, les salariés se sont, eux, mis en grève pendant un mois, campant devant le site jour et nuit avec le soutien des élus et acteurs locaux. Pour expliquer leur situation et peser sur la direction, les salariés se sont appropriés un petit coin de Toile. Un blog très fourni, qui permet de suivre leur combat depuis le début.
En 2007, le onzième groupe pharmaceutique mondial (qui produit, entre autres, l'aspirine Upsa) avait annoncé une réduction de ses effectifs de 10%. Une restructuration qui, en France, a également touché le site de production d'Epernon (Eure-et-Loir), qui fermera en décembre prochain. En tout, 400 emplois sont concernés dans l'Hexagone.