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Les salariés de Dia pourront enfin être réintégrés dans le groupe Carrefour
Trois mois que cela durait. Rideaux de fer baissés depuis fin mai et salariés sans rémunération depuis juillet. La situation ne pouvait guère durer. En prononçant, jeudi 13 octobre, la liquidation judiciaire des 8 magasins Dia repris par Gastt, le tribunal de commerce a sifflé la fin de la galère pour les 47 de salariés de l’enseigne.
Les ennuis ont commencé au printemps lorsque le groupe Carrefour a cédé 37 magasins Dia à la société Gastt. Le repreneur a souhaité développer l’enseigne Okey, une chaîne de magasins de proximité qui se focalise sur la vente de produits frais traditionnels.
Inconnu à l’adresse indiquée
Sur les 37 magasins cédés, seuls huit ont effectivement été vendus. Deux magasins dans le Nord, deux en région lyonnaise, deux à Paris et deux à Marseille. Mais les salariés se sont rapidement rendu compte que Gastt n’avait pas les épaules assez larges pour assumer la logistique et les obligations légales et contractuelles que ces infrastructures requéraient. La situation s'est très rapidement dégradée. Aucun salarié n’a touché de rémunération depuis juillet, aucun fournisseur n’a été réglé. Pire, le groupe Gastt est inconnu aux adresses qu’il mentionne dans ses courriers.
À la FGTA-FO, l’affaire a été prise très au sérieux. Très vite, les élus FO des différents magasins se sont coordonné. Un soutien juridique a été proposé aux salariés qui ont saisi le Tribunal de commerce de Paris et les Prudhommes. Fin août 2016, la fédération a débloqué une aide d’urgence pour pallier les besoins alimentaires et les frais de rentrée scolaire. Une souscription a été lancée.
Négociations avec le groupe Carrefour
Parallèlement à ce soutien, la FGTA-FO a négocié la reprise des contrats de travail avec le groupe Carrefour. Début octobre, Carrefour s'est engagé à proposer un emploi à tout salarié qui en ferait la demande à l’issue de la procédure. Pourquoi à l’issue de la procédure ? Parce que tant que la liquidation judiciaire de Gastt n’était pas prononcée, les salariés des huit magasins conservaient une relation contractuelle avec leur employeur.
La décision du tribunal de commerce a été accueillie avec soulagement par les salariés qui pourront choisir entre un emploi chez Carrefour ou un licenciement économique.