Les bons conseils de BPI à Siemens pour boucler son PSE
C'est Les Petites affiches de la Loire qui a sorti un document très éclairant, intitulé « Feuille de route pour les négociations », rédigé par un consultant du cabinet de reclassement BPI pour la direction de Siemens VAI MT qui supprime 274 postes sur deux sites : Saint-Chamond et Montbrison. Le contexte au moment de ce courrier de février : des négociations au point mort.
BPI conseille la direction pour limiter au maximum l'enveloppe financière du PSE, du moins les postes les plus lourds comme les indemnités financières, mais pas sur le nombre des postes supprimés. Petit détail, BPI est un cabinet de conseil mais c'est surtout un cabinet de reclassement, à l'interne ou à l'externe, des personnes dont les postes passent à la trappe. Et le budget accordé à BPI pour « accompagner » les salariés est bien lié au nombre des postes supprimés. D'ailleurs, la feuille de route anticipe un peu sur la mission de « placement collectif » que pourrait se voir attribuer le pôle dédié de BPI...
La stratégie conseil proposée par BPI consiste à avoir toujours au moins un coup d'avance, à influencer tout en se montrant inflexible quel que soit le risque d'explosion sociale.
Il s'agit d'imposer un timing avec une échéance au 12 février pour négocier un PSE « juste ». Sinon, c'est le plan B « extrême » que la direction annonce.
Pour parvenir au taquet d'un PSE « juste », le consultant de BPI propose d'accorder une première augmentation de l'indemnité supra-légale, base collective, de 10 K€ avec 15 K€ de plus au dernier moment, le 12. Si un accord est trouvé, ce ne sera pas une « victoire extraordinaire » pour le CCE, indique la feuille de route
On apprend qu'il convient de « prendre soin » de l'expert missionné par le CHSCT de Saint-Chamond, à qui l'on promet « subtilement » une mission sur l'autre site restructuré... Du préfet aussi, il convient de prendre soin. La présence d'un représentant de la DDTE (Direction départementale du Travail et de l'Emploi) est requise pour la réunion de clôture du 12 février durant laquelle il faudra :
« Nous n'irons pas plus loin même si le sang inonde la vallée du Giers », image la note pour illustrer l'inflexibilité de la position de la direction.
Le consultant ne pensait pas si bien dire en écrivant « les prochains jours seront des jours difficiles ». La direction de BPI s'est excusée de cette dérive individuelle. Une direction qui souligne que son pôle conseil est indépendant de son pôle reclassement.
Cette feuille de route mérite de s'arrêter sur au moins trois points :
BPI conseille la direction pour limiter au maximum l'enveloppe financière du PSE, du moins les postes les plus lourds comme les indemnités financières, mais pas sur le nombre des postes supprimés. Petit détail, BPI est un cabinet de conseil mais c'est surtout un cabinet de reclassement, à l'interne ou à l'externe, des personnes dont les postes passent à la trappe. Et le budget accordé à BPI pour « accompagner » les salariés est bien lié au nombre des postes supprimés. D'ailleurs, la feuille de route anticipe un peu sur la mission de « placement collectif » que pourrait se voir attribuer le pôle dédié de BPI...
La stratégie conseil proposée par BPI consiste à avoir toujours au moins un coup d'avance, à influencer tout en se montrant inflexible quel que soit le risque d'explosion sociale.
Il s'agit d'imposer un timing avec une échéance au 12 février pour négocier un PSE « juste ». Sinon, c'est le plan B « extrême » que la direction annonce.
Pour parvenir au taquet d'un PSE « juste », le consultant de BPI propose d'accorder une première augmentation de l'indemnité supra-légale, base collective, de 10 K€ avec 15 K€ de plus au dernier moment, le 12. Si un accord est trouvé, ce ne sera pas une « victoire extraordinaire » pour le CCE, indique la feuille de route
On apprend qu'il convient de « prendre soin » de l'expert missionné par le CHSCT de Saint-Chamond, à qui l'on promet « subtilement » une mission sur l'autre site restructuré... Du préfet aussi, il convient de prendre soin. La présence d'un représentant de la DDTE (Direction départementale du Travail et de l'Emploi) est requise pour la réunion de clôture du 12 février durant laquelle il faudra :
« Nous n'irons pas plus loin même si le sang inonde la vallée du Giers », image la note pour illustrer l'inflexibilité de la position de la direction.
Le consultant ne pensait pas si bien dire en écrivant « les prochains jours seront des jours difficiles ». La direction de BPI s'est excusée de cette dérive individuelle. Une direction qui souligne que son pôle conseil est indépendant de son pôle reclassement.
Cette feuille de route mérite de s'arrêter sur au moins trois points :
- le conflit d'intérêt potentiel entre le pôle conseil de BPI et sa branche reclassement ;
- la stratégie d'influence sur le cabinet d'expertise sélectionné par les élus du CHSCT ;
- la stratégie exposée dans cette feuille de route est-elle le résultat d'une cogitation isolée d'un consultant alors que les démarches qualité de ces cabinets visent à formaliser et mutualiser les écrits ?
In fine, le PSE est sur les rails.
Le 23 mars, la direction s'est fendue d'un mail aux salariés
- Comme vous le savez les instances représentatives du personnel de la société Siemens VAI MT SAS ont été consultées au cours de ces derniers mois sur un projet de réorganisation qui entraîne notamment la fermeture du site de Saint-Chamond et la suppression d'un certain nombre de postes. Vous appartenez à l'une des catégories d'emploi affectées, nous tenons à vous informer que vous êtes susceptible d'être licencié pour motif économique. Nous vous rappelons cependant que vous bénéficierez, alternativement à ce licenciement éventuel, d'offres de reclassement interne au sein de groupe Siemens, qui vous seront adressées, conformément au plan de sauvegarde de l'emploi, et ceci au terme de la phase de propositions de transfert qui est actuellement en cours pour une durée de 6 semaines. Dans cette attente, nous vous invitons à vous rapprocher de l'Espace Information Conseil situé sur votre site, qui sera en mesure de vous informer sur les divers mesures du plan de sauvegarde de l'emploi et vous apporter des réponses sur les questions relatives à votre positionnement professionnel.
« Ils n'ont même pas le regret d'informer les gens qu'ils sont virés de la société dans laquelle ils se sont investis pendant de nombreuses années », peut-on lire sur le blog de l'intersyndicale.
Compte rendu de séance chez BPI : « Mais, nous sommes obligés de signer ? » > Une autre pratique de BPI dénoncée cette fois par une personne confiée par Pôle emploi...
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