Les bibliothécaires grenoblois appelent leurs collègues de l’Hexagone à manifester au salon du livre
« Face à une attaque sans précédent contre notre métier, nos emplois et les valeurs du service public, tous à Paris le 24 mars », lancent les bibliothécaires grenoblois à tous les professionnels de la lecture publique de France.
Le salon du livre, qui se tient depuis plusieurs années à la Porte de Versailles dans le XVème arrondissement de Paris, va-t-il voir son édition 2017 bousculée par les défenseurs de la lecture publique ? C’est bien ce qui pourrait arriver avec l'initiative lancée par des bibliothécaires de la Ville de Grenoble (Isère), lesquels se battent depuis des mois contre les coupes sombres entraînant des fermetures d'établissements qui frappent « un réseau de bibliothèques exemplaire à plus d’un titre ». Cette situation est d’autant plus tragique que le maire de Grenoble, Éric Piolle, a été élu sur une liste de gauche alternative comprenant Europe Écologie-Les Verts, le Parti de gauche, les Alternatifs, la Gauche anticapitaliste ainsi que l’Association démocratie écologie solidarité (ADES) et le Réseau citoyen sur un programme qui se voulait pourtant « anti-austérité » (lire ici).
Cette politique n'est certes pas l’apanage de la municipalité grenobloise puisque les bibliothèques municipales de France sont souvent les premières à faire les frais des coupes budgétaires, comme le montrent les nombreux conflits un peu partout dans l’Hexagone, comme à Sevran, Brest, Caen, Rouen, Metz, Marseille, Saint-Quentin-en-Yvelines, Lyon, Levallois, Auch, Clermont-Ferrand, Le Havre ou Paris (pour une liste exhaustive, voir ici).
Face à ce constat, les bibliothécaires de Grenoble « convaincus de l’utilité sociale de notre métier et de l’importance de son rôle éducatif et émancipateur » appellent donc tous les professionnels de la lecture publique à rejoindre leur lutte. « Si vous aussi, vous refusez d’être les sacrifiés d’une logique purement comptable de la société, si vous aussi vous refusez les coupes sombres dans les effectifs, les restructurations, la dégradation des conditions de travail (…), rejoignons-nous le 24 mars prochain à Paris », peut-on lire dans leur texte publié sur leur page Facebook . Cet appel a pour objectif de constituer une délégation venue de tous les coins du territoire et qui partira du salon du livre avant d’aller rejoindre le ministère de la Fonction publique. Pour donner corps à cette initiative, le réseau social Twitter a également été mis à contribution avec #deboutlesbibs.