La consolidation des comptes, l'occasion pour les syndicats d'une « prise en mains » des sections
La transparence et la consolidation des comptes figure désormais comme un des critères majeurs à respecter par les syndicats de salariés pour obtenir la représentativité et le droit de négocier des accords. Le syndicat départemental CFTC de la métallurgie de l’Essonne a ainsi demandé, avec un an d'avance sur la nouvelle contrainte légale, aux sections qui disposaient d'un compte bancaire de transmettre leur comptabilité. Les sections d'Altis et d'HP l'ont fait. Pas celle de la Snecma d'Evry-Corbeil qui refuse cette ingérence du syndicat départemental dans ces comptes.
Depuis, tous les trois mandats de délégués syndicaux de la section ont été retirés par le syndicat départemental tandis que la fédération métallurgie retirait le mandat de délégué syndical central à celui qu'elle considére comme pas assez enclin à coopérer pour assurer le développement du nombre des adhérents.
La fédération CFTC de la métallurgie met la pression sur ses porteurs de mandats désignatifs et fait un exemple > Retrouvez notre décryptage sur abonnement ou achat à l'unité.
La loi sur la représentativité s'accompagne d'un ménage sur les porteurs de mandats désignatifs trop indépendants ou qui s'étaient endormis sur l'assurance du statut irréfragable de leur section ou syndicat. Et la consolidation des comptes constitue un moyen pour mettre la pression sur le terrain.
D'autant que les fédérations doivent d'ores et déjà attester de la transparence de leurs comptes.
- Mercredi 18 novembre, la brigade financière a perquisitionné les bureaux parisiens des fédérations de la métallurgie de la CFTC, FO, CFDT et de la CFE-CGC. Des perquisitions menées dans le cadre de l'enquête sur l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie). L'organisation patronale est soupçonnée d'avoir utilisé une « caisse noire » pour reverser des fonds, notamment, à certains syndicats.
C'est la zen attitude pour toutes les fédérations. « L’ensemble des pièces justificatives demandées ont été fournies par la Fédération qui a toujours réclamé à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que soit levée une fois pour toute la suspicion », peut-on lire sur le site de la fédération CFTC Métallurgie. Même écho du côté de la fédération des métallos de la CFDT : « D’une certaine manière, on s’en réjouit. Cela permet que l’enquête continue et de montrer que nous n’avons rien à nous reprocher. »