Le boîtier mobile Distrio, mis en place pour l'enregistrement des tournées des distributeurs d'imprimés (chez Adrexo,Mediaposte...), n'a pas résisté à la grosse chaleur de la semaine dernière. Ou plutôt, ce sont les serveurs de SFR consacrés au recueil et stockage des données des boîtiers Distrio qui ont lâché pendant un jour, explique SUD distribution directe. Certains salariés ont ainsi vu leurs données réduites à néant mais un bilan global n'a pas encore été transmis aux organisations syndicales.

Car SUD, faut-il aussi le rappeler, ne pense pas que du bien du boîtier « mouchard ». Un copieux accord (58 pages) sur le calcul du temps de travail des distributeurs d'imprimés publicitaires a été négocié toute l'année 2014. Officiellement, l'outil Distrio permet donc d'évaluer/enregistrer le temps nécessaire pour effectuer tel type de tournées (en fonction de tel tissu urbain etc.) et de géolocaliser les utilisateurs.

Dépendant des algorithmes

L'employeur examine le temps d'écart entre le temps théorique de référence et le temps enregistré par Distrio. Si le second est supérieur au premier, cela donne droit en principe à un paiement d'heures supplémentaires. Tout cela passe entre les mains d'un manager, qui ensuite valide. Ou pas.

Pour SUD, ce boîtier fait des distributeurs d'imprimés de simples rouages géolocalisés bientôt dépendant de quasi algorithmes (voir un exemple des complexes formules de calcul de trajet ici). Le syndicat plaide pour le rendre indissociable d'un véritable outil de contrôle du temps de travail. Il s'en était expliqué l'an dernier dans ce long tract de Mediapest, « le journal des forçats de la publicité ».