L'UMC social a souhaité formaliser et renforcer les actions ou projets développés avec une association d'aide et de soins à domicile « La vie à domicile » (LVAD), en créant un groupement de coopération sociale et médico-sociale, « passerelles domicile ».

Qu'elle soit mutualiste ou non, l'union fait parfois la force. En 2006, le groupe UMC s'était rapproché de l'association La vie à domicile, un service polyvalent d'aide et de soins à domicile à Paris, regroupant militants associatifs et professionnels confirmés. L'association bénéficie d'une expérience entamée en 1984 auprès de personnes handicapées par l’âge, leur situation sociale, la maladie, leur handicap nécessitant une aide ponctuelle à domicile.

Ensemble, l'UMC et La vie à domicile créent « alliance domicile », un service d'aide mandataire intervenant au domicile de toute personne en perte d'autonomie ou situation de handicap. Pour développer des projets et mener des actions de prévention en mutualisant les coûts et les moyens, les partenaires ont décidé fin 2012 de s'associer de façon plus durable. Les conseils d'administration se sont entendus pour créer un groupement de coopération sociale et médico-sociale dénommé « passerelles domicile ». Son budget annuel consolidé est de 8,34 millions d'euros pour les établissements médico-sociaux, auxquels il faut ajouter 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en provenance des centres optiques et d'audition mutualiste.

Consolider l'offre à Paris

Cette mise en commun présente une offre pluridisciplinaire dans l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie ou en situation de handicap : un service de soins infirmiers à domicile (capacité de 430 places), une équipe spécialisée dans Alzheimer (30 places), un service d'aide à domicile prestataire (100 aides), un accueil de jour destiné aux personnes en situation de handicap (12 places), sans oublier les deux centres d'optique et d'audition mutualiste. « Notre offre est plus facile à structurer en Île-de-France, précise Jean-Claude Frey, président de la mutuelle UMC. Reproduire l'équivalent en province conduira immanquablement à une organisation plus difficile, du fait notamment de l'éloignement géographique des personnes. Cela reste néanmoins l'un de nos objectifs ». Le développement dans la capitale aura par conséquent valeur de test avant tout autre déploiement. Le groupement répondra également à des appels à projet émanant de l'agence régionale de santé.

Cap sur la prévention

Philippe Hédin, directeur de La vie à domicile complète : « Aujourd'hui, 80 % des plus de 75 ans vivent à domicile. L'objectif de « passerelles domicile » est de miser sur l'accompagnement pour apporter un service global mais pas dans une optique de consommation. Il s'agit de proposer une offre à plusieurs et de tisser des liens. Entre d'un coté, les solutions individuelles et de l'autre, les services marchands, nous proposons une troisième voie, encore fragile mais que nous renforcerons mieux à plusieurs ». Passerelles domicile veut également intégrer les aidants dans l'accompagnement et mettre l'accent sur les actions de prévention, à l'instar du café des aidants, lancé en avril 2012 à Paris avec l'Union nationale de l'aide (UNA). Pour ses promoteurs, la prévention s'avère l'une des clefs de la réussite : le groupement est en mesure d'offrir des évaluations de perte d'autonomie et des ateliers de prévention. Comme le conclut Philippe Hédin, « le maintien à domicile coûtera toujours moins cher que l'intégration dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ».