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25 / 03 / 2009 | 4 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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L'escroquerie est-elle une spécialité bancaire ?

Cette redoutable crise économique que nous traversons a officiellement débuté par une crise financière, et notamment par la faillite de la banque américaine  Lehman Brothers.  Les autorités financières des USA ayant décidé de ne pas intervenir, tout c’est enchaîné comme un sinistre jeu de dominos et une tornade de chiffres, exprimés en milliards de dollars puis d’euros, s’est abattue sur nos têtes.

Qui vérifie la réalité des pertes affichées ou des besoins clamés ? Que font les agences de notation ? N’est-ce pas une gigantesque escroquerie à l’argent public et à la garantie publique ? Quelles contreparties ?

Ne se trompe- t- on pas de politique ? L’économie réelle ne devrait-elle pas être privilégiée ? Autant de questions que n’ont pas l’air de se poser les grands médias et les responsables politiques.

Et pendant ce temps là le système financier n’est toujours pas réformé…..

Tous ceux qui vilipendaient la dette publique dès lors qu’elle pouvait être en rapport avec des dépenses sociales, sont étrangement muets aujourd’hui.


 Pour sauver le système financier et bancaire, des Etats  ont été jusqu’à se mettre en péril. C’est le cas notamment de l’Islande, voire plus modestement pour les pays du Benelux. Quoiqu’il en soit, partout l’endettement public a explosé de manière irrationnelle et tous ceux qui vilipendaient la dette publique dès lors qu’elle pouvait être en rapport avec des dépenses sociales, sont étrangement muets aujourd’hui.

On craint que la dette publique française atteigne près de 80 milliards à fin 2009 !

On arrive pourtant à une situation totalement aberrante. Les États doivent relancer l’économie en s’endettant, tout le monde semble d’accord sur le principe, mais sans          « fragiliser  la confiance dans la viabilité des finances publiques », comme le réclame le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

Or déjà, l’Espagne et la Grèce ont vu leur notation dégradée par l’agence Standard and Poor’s. Ces pays vont donc devoir payer plus cher pour trouver des investisseurs qui les aident à régler leurs dettes.

Le comble c’est que les agences de notations, qui sont des structures privées, ont complètement failli dans leurs analyses des risques financiers qui s’accumulaient à la vitesse d’un ouragan. Et pourtant, elles se permettent encore de juger de la solidité financière des Etats !

  • Comment peut-on accepter que les 3 grandes agences de notation internationales, plus précisément anglo-américaines, Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings continuent à jouer un rôle majeur dans le système financier, surtout après qu’elles aient maintenu une bonne notation pour Enron jusque 4 jours avant la faillite ! Bien entendu, elles n’ont rien prévu en ce qui concerne l’accumulation massive de produits financiers à haut risque, les subprimes ou plus récemment le scandale Madoff.


Depuis 2003, le congrès américain enquête sur la question de savoir si les agences devraient ou non être réglementées. Le gendarme des marchés américains, la toute-puissante Securities and Exchange Commission (SEC) semble opposé à ces mesures de contrôle. Or, c’est un euphémisme que de dire que la question de la validité de leur opinion, de leur sérieux, de leur indépendance peut effectivement se poser…

Qui contrôle et vérifie les pertes abyssales annoncées par les banques ?


Depuis l’automne passé, les États sont perçus comme un ultime recours face à la crise. Ils ont d’abord été sollicités, dès septembre, pour éviter un écroulement du système financier. Ce risque les a conduits à entrer dans le capital de nombreuses banques en difficulté – comme aux États-Unis, en Belgique, au Luxembourg ou en Grande-Bretagne –, à injecter des liquidités dans ces établissements ou encore à apporter leur garantie aux opérations de crédits entre banques.

Aujourd’hui, le plan américain de relance serait supérieur à 1 000 milliards de dollars, le plan allemand dépensera 50 milliards d’euros sur deux ans. Ces interventions des États ont un coût qui demande un recours à l’emprunt. Car les dépenses publiques augmentent au moment où les recettes fiscales baissent, l’impôt sur les entreprises et les particuliers rapportant moins puisqu’elles engrangent moins de profits et consomment moins.

Tout se passe comme si l’objectif réel et prioritaire des banques était de se débarrasser de tous leurs actifs « pourris » sur la puissance publique !

Problème majeur numéro 1 : qui contrôle et vérifie les pertes abyssales annoncées par les banques ? Leurs actifs étant sans cesse réévalués, et en l’espèce plutôt dévalués, le processus de renflouement des banques relève du supplice des Danaïdes, condamnées à remplir un tonneau percé.

En fait, tout se passe comme si l’objectif réel et prioritaire des banques était de se débarrasser de tous leurs actifs « pourris » sur la puissance publique ! Et ça marche.

En fait, plus que de l’argent, les banques veulent nettoyer leur bilan, autrement dit  se débarrasser des crédit pourris qu’elles ont accumulés et les mettre dans une structure de défaisance, comme pour le Crédit Lyonnais il y a quelques années. Londres a annoncé un autre plan de sauvetage pour recapitaliser Royal Bank of Scotland qui a perdu 31 milliards d’euros en 2008. Dublin va nationaliser AIB.

Aux Etats-Unis le projet d’une banque publique récupérant les actifs toxiques avance à grands pas. Et c’est une idée qui chemine en France…

Ces fameuses banques seraient aux abois mais cela ne les empêchent pas de continuer à distribuer des dividendes et des bonus fabuleux, payés par l’aide publique ! Il a fallu que les présidents français et américain se fâchent pour que certains abus, particulièrement scandaleux, cessent. Tout récemment, le ministre des Finances britannique a failli s’étouffer en apprenant que la Royal Bank of Scotland allait verser 1 milliard de livres de bonus pour l’année 2008 à son personnel, alors que les contribuables ont déjà dû avancer 20 milliards de livres pour nationaliser ladite banque et la sauver d’une faillite quasi certaine.

Autre problème majeur non évoqué : que sont devenus les profits antérieurs des banques ?


Après quelques difficultés au milieu des années 90, dues en partie à des spéculations immobilières démesurées (déjà), les grands groupes bancaires ont repris leur croissance et accumulé de confortables bénéfices. Ils sont consultables dans leurs propres rapports annuels qui sont publiés officiellement. C’est d’ailleurs sur la base de ces résultats positifs que les dirigeants bancaires français ont fait exploser leur rémunération à la hausse, devenant même parmi les mieux payés en Europe (voir Charles Milhaud, ex -président de l’Ecureuil).

Où sont passés ces bénéfices, après provisions, qui ne permettraient pas de supporter, ou de lisser, un seul exercice difficile ? De qui se moque-t-on ?

 Certaines grandes banques sont visiblement gênées d’annoncer des résultats positifs pour 2008. Un comble, mais il faut bien rassurer les investisseurs et les actionnaires…

Evidemment faire appel à l’Etat tout en continuant à faire des bénéfices peut être délicat, mais pourquoi s’embêter puisque la puissance publique ne se montre pas curieuse. La BNP Paribas semblait très embêtée d’annoncer 3 milliards de bénéfices pour 2008.

Autre raison qui fait s’interroger sur l’aide publique apportée aux banques


Depuis le 1er janvier, toutes les banques peuvent désormais distribuer le livret A, jusqu’ici monopole de la Poste et de la Caisse d’Epargne. Elles peuvent conserver 30 % des capitaux collectés au titre du livret A. Rappelons que le montant global de ces encours est d’environ 135 milliards d’euros, un sacré pactole, qui avant cette date était centralisé à 100 % à la Caisse des Dépôts pour financer le logement social. Vive le libéralisme….

Enfin les frais bancaires. Il est bon de se rappeler que les frais bancaires représentent un revenu considérable pour les banques françaises, situation propre à la France. Il semblerait qu'elles sont décidées à faire payer de plus en plus cher les opérations courantes malgré quelques timides directives prises par les pouvoirs publics devant l’ampleur des abus.

Tout y passe : tenue de compte, gestion de compte via Internet (un comble), virement interbancaire, prélèvement, carte de crédit, chèque, frais de succession, incidents de paiement et….commissions pour comptes inactifs !

Dans la jungle tarifaire, une récente étude portant sur plus de 100 établissements bancaires en France à fait ressortir quelques chiffres ahurissants : plus de 35 € pour la simple tenue d’un compte, 55,20€ pour la gestion d’un compte via Internet ( !), 15,59 € pour la mise en place d’un virement interbancaire, 13,7 € pour la mise en place d’un prélèvement, 93,32 €  au titre de commission sur compte inactif et 435 € pour frais de succession !

Les écarts de frais varient de 1 à 10 suivant les établissements.

Quant aux frais pour incidents de paiement, malgré une limitation récente, c’est une catastrophe pour le client et une aubaine pour la banque.

  • Premières victimes des banques : leurs salariés, dont les conditions de travail et de rémunération ne cessent de se dégrader, et les clients de la banque de détail, autrement dit la banque du quotidien. Faut-il maintenant y ajouter les contribuables, sachant qu’il n’ y a pas étanchéité entre les 3 catégories….ce sont souvent les mêmes !


Interpellée récemment sur le fait que les banques continuaient à restreindre les crédits, malgré toutes les garanties et les recapitalisations apportées par le gouvernement, la directrice générale de la Fédération bancaire française fit remarquer: « On ne peut demander aux banques de financer ce qui n’est pas finançable. »

Remarque d’autant plus judicieuse que depuis longtemps, et particulièrement en prêtant aux ménages les plus démunis, via les subprimes, les banques n’ont fait que financer que ce qui n’était pas finançable ! Et combien de collectivités territoriales se sont retrouvées avec des produits financiers, dits exotiques, dont elles n’avaient pas mesuré la complexité et qui les mettent en grande difficulté.

Selon la FBF, l'organisme professionnel qui rassemble toutes les entreprises bancaires, en 1967, le taux de bancarisation de la population française avoisinait les 20 % alors qu’aujourd'hui de  99 % des Français disposent d'un compte bancaire.

Rien ne justifie donc les efforts colossaux de la puissance publique, à travers le monde, pour aider le secteur bancaire et financier.

Pratiquement aucune sanction n’a été prise contre les responsables des spéculations financières. Aucun contrôle, aucune régularisation d’un système devenu délirant n’a été mis en place. Les agences de notation continuent à « émettre des opinions » qui ont des conséquences très lourdes, et parfois dramatiques. Les dirigeants des grands groupes bancaires continuent à percevoir des rémunérations inversement proportionnelles à leurs défaillances et à faire partie des patrons les mieux rémunérés, tous secteurs confondus.

Qu’est-ce qui empêchera que demain ils recommencent les mêmes errements ? Rien à ce jour….

 

 

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Je partage l'avis de Jacky LESUEUR sur cet article qui pose les vraies questions avec une tonalité indignée qui me plait.

A la question qui contôle les banques,il y a des réponses institutionnelles:la commission de contrôle pour le respect des règles dites prudencielles et les commissaires aux comptes pour la présentation des comptes et bilans et notamment le calcul des provisions.

Mais il y a à l'évidence connivence entre les banques et les représentants de l'Etat dont le seul but est de se faire embaucher à prix d'or.L'exemple récent à la tête des Caisses d'épargne est édifiant.

Quant aux commissaires aux comptes,ils sont payés par les entreprises qu'ils contrôlent.Leur indépendance est donc très relative.La solution serait de faire nommer les commissaires aux comptes par l'Etat,ce dernier se faisant rembourser par les entreprises.Pour cela il faut une loi.Toutes les tentatives à ce jpour ont échoué sans même que l'on puisse en discuter.

l'on voit donc bien que le fond des choses-dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres-est lié à la considérable connivence entre les membres de l'élite dirigeante qu'ils soient de la sphère publique ou de la sphère privée.Il importe donc que les peuples reprennent les situations en main en montrant fermement leur colère et leur indignation par tous les moyens dont ils disposent.Car ,il ne faut pas l'oublier,tout l'argent dont on parle-dont une partie s'est volatilisée mais pas pour tout le monde-C'EST LE LEUR!