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L'accord seniors est signé à Nexter
Cependant, il faut préciser que les mesures de sécurisation du parcours professionnel ont fait l’objet de débat pour aboutir à un dispositif à la fois constitué d’entretiens individualisés (45 ans, 5 ans puis 1 an avant le départ en retraite) afin d’optimiser les réponses aux aspirations des salariés, et à la fois des dispositifs de formations (bilan de compétences, VAE, observation du taux de seniors inscrits au plan de formation etc.). Il est clair que les attentes de salariés de production entrés dans l’entreprise dès leur plus jeune âge (parfois en apprentissage) et celles des ingénieurs et cadres entrés dans la vie active beaucoup plus tard, sont différentes notamment en perspective de départ en retraite.
La CFDT, qui compte parmi ses mandants l’ensemble de ces catégories de salariés, a recherché un ensemble cohérent dans cet accord qui apporte des améliorations en matière de déroulement de carrière pour les seniors qui sont bien souvent les « oubliés » (les directions comptant d’abord sur les forces vives de la jeunesse) et par ailleurs des aménagements d’organisation et du temps de travail dans les établissements du groupe industriel Nexter.
Un temps partiel seniors spécifique
La mesure qui a nécessité le plus de temps, et surtout d’arguments vis-à-vis de la direction qui ne parle que de compétitivité et de concurrence internationale, a été le temps partiel seniors. Ce dispositif particulier aux salariés seniors diffère du temps partiel classique car s’il concerne exclusivement le 80 %, il sera rémunéré 90 % avec une prise en charge par l’employeur de la surcotisation (à 100 %) éliminant ainsi les effets sur la future retraite. Les salariés qui optent pour cette mesure sont incités à capitaliser leurs journées « non travaillées » en fin de carrière, permettant à la direction une facilité de gestion de sa GPEC.
De plus, les jours du CET qui seraient utilisés dans le cadre d’un complément du temps partiel seniors, seront abondés de 20 % par l’employeur. Enfin, pour ce qui concerne la durée de ce dispositif particulier, la CFDT a obtenu en « toute dernière ligne droite » une durée de deux ans, portée à trois ans pour les seniors occupant un poste à pénibilité.
L’annonce de la signature de cet accord par la CFDT (40 % des voix), le 5 avril, a reçu un bon accueil de la part des salariés, même si CGT et CGC ont refusé de le signer.
Lancée dans plusieurs négociations d’accord d’entreprise, la CFDT veut maintenant saisir celle de la pénibilité pour apporter des compensations en réduction de carrière, pour les nuisances subies par les salariés dans l’entreprise, revendications portées par la CFDT depuis le début des années 2000.